1/09/2002: Atterrissage à Santiago
Santiago de Chili: 6 000 000 âmes
Décollage pour Santiago De Chili...
Santiago est une
grande ville. Ici, j’amorce mon
premier coup d’aile vers l’occident. C’est un repaysement total, un retour anticipé.
Le chilien a troqué les nattes tressées et les
chapeaux melons pour un costume européen. Les mendiants quémandent sans honte une obole et
ont tous l’age de raison, les taxis affichent leurs tarifs ; le Chili est
un peuple policé.
Les uniformes militaires sont toujours
selon la mode Pinochet. Une chapelle dans l'aéroport.
Des joueurs d'échecs jouent un
blitz à la nuit tombante sur la Plaza
De Armas.
2/09/2002: Santiago - Valparaíso
- Jacuzzi Hôtel
Basilique
de la Merced. La chaire
sculptée est remarquable.
Casa de la Moneda. Les uniformes bruns et les bruits des bottes évoquent de tristes
moments de l’histoire française.
Départ illico
pour Valparaiso!
Cueilli sur le trottoir de bus par un visage
souriant d’étudiante, je renonce cependant au dortoir sale et sonore
qu’elle propose. Livré à la rue, le premier hôtel sera Condell. On me
propose alors la plus belle chambre de Valparaíso.
Hostal Condell
Pirámide 557, Esq. Condell
Fonos 212788 - 254704
Valparaíso
Il surplombe majestueusement le Y des deux rues les plus passantes
de la ville. La chambre a du caractère. Les auréoles brunes de la moquette
bleu-passé sont joyeusement décorées de taches marron-jaunes. Mon odorat
reste étonné par le propre d’un quelconque détergent de cinquième catégorie
alors que les draps respirent la poussière. Des oeuvres-d’art
ornent les murs blanc-verts.
Le lit “matrimonial”
regarde un superbe jacuzzi.
Mon désappointement fut paroxystique lorsque je compris qu’il crachait
autant d’eau que de calcaire.
Les deux autres hôtels de la
compagnie sont situés à Vina Del Mar et sont aussi dotés d’ une chambre à
jacuzzi.
3/09/2002: Valparaíso - Isla Negra
Valparaíso: 300 000 âmes
La Isla Negra
est un autre lieu de culte nerudesque.
Pablo est enterré ici avec sa
dernière femme Mathilda. Cette maison est à compter parmi ses
chefs-d’œuvres. Beauté signifiante en forme de clins d’œil. Il est commandant
à sa table. Une poupe derrière lui, la proue sur le mur en face , les vases
vert, bleu-gris vers la mer, marrons, ocres, verts vers la terre. Que bonito !!!
Voilà un homme qui s’est offert
le luxe d’une maison à
l’image de sa vie.
http://www.uchile.cl/neruda/
Et puis j’aime son autoportrait :
"autorretrato"
Por mi parte, soy o creo ser duro de nariz,
mínimo de ojos, escaso de
pelos
en la cabeza, creciente de abdómen,
largo de piernas, ancho de suelas,
amarillo de tez, generoso de amores,
imposible de cálculos,
confuso de palabras,
tierno de manos, lento de andar,
inoxidable de corazón,
aficionado a las estrellas, mareas,
maremotos, administrador de
escarabajos, caminante de arenas,
torpe de instituciones, chileno a perpetuidad,
amigo de mis amigos, mudo
de enemigos,
entrometido entre pájaros,
mal educado en casa,
tímido en los salones, arrepentido
sin objeto, horrendo administrador,
navegante de boca
y yerbatero de la tinta,
discreto entre los animales,
afortunado de nubarrones,
investigador en mercados, oscuro
en las bibliotecas,
melancólico en las cordilleras,
incansable en los bosques,
lentísimo de contestaciones,
ocurrente años después,
vulgar durante todo el año,
resplandeciente con mi
cuaderno, monumental de apetito,
tigre para dormir, sosegado
en la alegría, inspector del
cielo nocturno,
trabajador invisible,
desordenado, persistente, valiente
por necesidad, cobarde sin
pecado, soñoliento de vocación,
amable de mujeres,
activo por padecimiento,
poeta por maldición
y tonto de capirote.
4/09/2002: Valparaiso
Dans le port, quelques bateaux attendent leurs capitaines...
On me propose un petit boulot avec Francis Cabrel mais je refuse, la vitrine n’étant pas chauffée.
Un homme pousse une lourde brouette emplie de sacs transparents
contenant des bols chiliens. C’est un convoyeur de fond. Les pièces
s’échappent des sacs ouverts et l’obligent à s’arrêter pour les ramasser. Elles arrivent tout
de même au fourgon
qui attend une banque plus loin. Charlot remet ça devant le
camion.
Les canins sont encore partout. Partout, plus
nombreux que les valparaisins.
Boitant ou gueulant à la lune. On les regarde un peu surpris, et ils vous
suivent sur trois pattes. Les bergers chiliens ont un
bleu d’yeux germanique troublant, si l’on considère l’importante
immigration allemande. Le perro
aux yeux azur sera derrière mes bottes pendant une bonne demi heure...
Le restaurant de Wolf est un musée, un
capharnaüm de choppes et d’instruments de navigation, des maquettes, une
photo dédicacée de Pinochet, un inventaire à la Prévert. Et surtout les
meilleurs rollmops du pays servis avec une généreuse cerveza. Le patron ne
vous laisse pas partir sans vous offrir un verre de schnaps. Aufwiedersehen, Herr Wolff...
Bar restaurant Hamburg
O’Higgings 1274
Valparaiso
5/09/2002: Retour à Santiago De Chili
Le 'Museo Chileno de Arte Precolombino'
est une excellente synthèse de mon parcours, greffé d’une section d’art
mexicain.
Poste Centrale de
Santiago, service des objets en instance. La préposée pointe son menton
vers le mur. Une liste de noms Je cherche vainement le mien S...... Rien, A...... RIEN!
Je me retourne alors vers la montagne féminine
qui m'a indiqué le tableau des attentistes de la Poste Restante et lui
décrit le carton. Il a atterri il y a seulement deux
minutes
derrière le comptoir de la mama.
3k400 pour un sac de 20kg, trois kilogrammes et quatre cent grammes... Et
rien ne peut rentrer dans cette satanée muchilla.
Traversée sournoise de La Plaza,
la came sous le bras. Je
décortiquerai mon butin en toute tranquillité dans le très chic café 'Chez Henry'. Des abalones en canapé en guise d'entrée et un de ces délicieux congrio a la plancha ( Grillé ). Je
délace la ficelle avec délectation, et oublie le congre pour déshabiller
mon carton de son scotch et de son papier kraft... Tahiti douche, galettes
bretonnes, photos, briquets, routards pour la suite du voyage, . Mon trésor
exhumé, je déguste le poisson sans retenue. Je dors du sommeil du juste dans
le bus 'Tur-Bus' Santiago-Valdivia.
Et pourtant, à chaque kilomètre, je verse une contribution à la famille
Pinochet. La compagnie Tur Bus, une des meilleures du pays, appartient à la
fille du président déchu.
Ma prochaine étape est Valdivia,
que mon taxi décrit fièrement comme la Perla
Del Sur.
6/09/2002: Valdivia. Hospedaje.
Valdivia: 125 000 âmes
http://www.valdiviatour.web3s.com/valdivia_i.html
Bus à la nuit de 20 heures à 6 heures du
matin. Arrêt dans un décor embrumé
à la Simenon sur les quais de
la Rio Valdivia. Le taxi me dépose devant une lourde grille
fermant le chemin menant à la maison indiquée simplement par `hospedaje`dans mon guide.
La vieille bâtisse est allemande. Sa
façade penchée garde les traces du dernier tremblement de terre qui a
secoué tout Valdivia.
http://www.geocities.com/SouthBeach/Surf/2060/terremoto/index1.html
La sonnette est accrochée au dessus de la
porte. Deux pressions appuyées sortiront une jeune fille de ses limbes
embrumées. En pyjama, les yeux collés par le sommeil, elle me conduira vers
une chambre mansardée au second étage. Les vingt marches du deuxième
escalier laissent à peine la place nécessaire à mon sac à dos. Un chat
gris-noir nous suit dans l'escalier grinçant. La bicoque est bancale. La
fatigue du voyage, la perspective des marches sur la
ligne sinueuse de la rampe me donne le mal de mer.
Hospedaje
C.Henriquez, 749
Valdivia
222-574
204-313 (Fax)
arlene_ola@hotmail.com
Visite du marché ou d'énormes
vieux mendiants
viennent quémander au milieu des pélicans le poisson que le pacifique ne
peut plus leur donner.
Balade enchanteresse et revigorante
sur la rio Valdivia au milieu d’une réserve protégée.
Le capitaine est bavard.
En 1960, Valdivia a connu les secousses les plus violentes de la planète,
Les ‘terromotes’ ont fait fuir habitants et industries. Le sujet
est tabou.
Je découvre ce soir que la douche est un
modèle à alcool et le trône
est bien assis sur une estrade en bois des îles.
7/09/2002: Valdivia. Les îles - Visite des castillos
Valdivia : 1
250 000 âmes
Réveil dans un brouillard à couper au couteau.
Le jour se lève doucement dans un matin pluvieux. Une corne de brume
suffirait à me plonger un instant dans l’atmosphère automnale de Deauville.
Départ vers les îles. Elles n’ont rien
d’intéressant sinon la balade et les déplacements en bateau. Le temps restera
chagrin jusqu’au soir. Il est bon de s'enfoncer dans les draps à coté du calefactor et simplement écouter la
pluie résonner sur le toit.
Je visite le fuerte
Niebla. Quelques murailles, de fiers canons, et les restes de fortifications du 18ème
siècle ...
Isla Mancera, Une île
sauvage et d’autres
fortifications.
La ville de Corral aussi est
fortifiée par les espagnols: La revue locale montre les actions pour
relancer le tourisme. Les canons ont été replacés sur les remparts et se
font face !!! Les vaches
paissent stupidement le long des façades. Que savent-elles faire
d’autre ?
Un homme curieusement
accoutré, ( officier de la garde
napoléonienne, perruque blanche et bas de soie, cigarette au bec ) m'attend
à la sortie de l'enceinte fortifiée. Je lui fait remarquer que c'est la
première fois que je dois payer pour sortir d'une visite. Le type est armé
d'un pistolet, je ne discute pas plus et lui remets ses 1000 dollars
chiliens.
A mon retour mon sens de l’orientation est mis à nouveau
à rude épreuve.
8/09/2002 : Villarica
Villarica : 36 000 âmes
Excursion sur les rives du lac Villarica. De magnifiques saules bordent la rive.
Les gamins
abandonnent leur partie de football
pour se précipiter sur mon objectif en criant ‘ouné photo, ouné photo’, ... Pendant ce temps les villariciens déambulent sur le lac fermé
par une grille en fer forgé. Une voiture a noyé ses bougies...
Vert irlandais sur des paysages
suisse-allemand.
Je mange sur une terrasse au bord du lac. Les pato
sylvestres lancent leurs cris de chat sur le lac pendant que les
peu farouches tiuque (
Sortes de perdrix ) se promènent sous les saules pleureurs et les
peupliers, à peine dérangés par la course des chiens.
Le lendemain, je descendrai sur Puerto Montt.
9/09/2002 :
Puerto Montt
Puerto Montt : 140 000 âmes
1 026 km de Santiago
Capitale de la Région de Los Lagos
Bus ‘Cruz Del Sur’, Valdivia - Puerto Montt. Les passagers contrôlent le bon respect du
règlement. Un signal sonore et lumineux nous informe de l’infraction des
100 km/heures, tandis que le règlement est affiché derrière la cabine du
chauffeur.
EL CONDUCTOR NO DEBE CONDUCIR MAS DE 5 HORAS CONTINUAS.
Prix selon les destinations, maximum de
passagers, 5 heures de conduite continue maximum... Fini les ‘tarifs à
gringo’ et les ensardinages des locaux. On nous invite même à dénoncer les
abus et entraves au règlement / RECLAMO O DENUNCIA ).
SECRETARIA REGIONAL MINISTERIAL DE TRANSPORTES - FONO 212092.
La visite du museo Juan Pablo II,
qui est donc passé par là. Les cailloux baisés par le pape à son arrivée à
l’aéroport sont sous vitrine ! Tout le reste ( Piano édenté, barques
mapuches vieilles de deux siècles, gramophones, services en faïence, ... )
tout le reste est à la merci du public, sans aucune protection, faute de
moyens ! Le piano est donc édenté, le luth décordé, le service
dépareillé, etc ...
Une surprenant assemblage d’objets
traditionnels sur fond funéraire à la poste centrale de la ciudad, prépare la fiesta Nationale du 18 septembre.
10/09/2002 : Isla Chiloé - Ancud
Je quitte sans regret la ville
pluvieuse et froide de Puerto Montt en direction de la grande île de
Chiloé. Le bus monte dans un
immense ferry, ce
qui me donne l'occasion d'avoir une leçon de conduite un peu spéciale. Le
matelot reprendra vite les
commandes à l'arrivée du capitaine.
Ancud : 210 000 âmes
La ville d'Ancud se situe à 83 km de Puerto Montt. La descente du terminal
de bus vers le centre ville est longue et laborieuse sous une pluie drue.
Mon intention est de dormir dans une ferme, chez l'habitant. Le syndicat
d'initiative m'indique une seule adresse, celle du président de
l'association d’agrotourisme de l'île. Celui-ci pourra m'orienter et
éventuellement me loger... ce forcing a le don de m'agacer mais je suis
piégé par la pluie et l'heure tardive. Hardy viendra me chercher en
voiture. A peine arrivé, il m’indiquera ma chambre pour prendre
immédiatement congé et continuer ses activités de bricolage.
Les parents de Hardy se sont trompés,
il ressemble à Laurel. L’œil bleu, un perpétuel sourire et sa dent en
avant, il appelle naturellement la sympathie.
Le chef de famille aime animer ses
fourneaux. Il prépare du sanglier (
Javali ), le sourire aux lèvres. Le jour ou j’ai mis le pied au
Chili, j’ai perdu l’assurance que je connaissais le castillan. Le débit
rapide des monologues d'Hardy et la conversation
ponctuée des rires
extraordinaires de Marie Louise, sa femme ne me laissent aucun répit. Dieu
merci, les Si si ... et Tan bieñ ainsi que mes vastante suffisent à entretenir les
monologues de mes hôtes.
J'essaye de comprendre si je peux m'échapper
vers une autre ville, mais le piège de la famille s'est admirablement
refermé ; je comprends à travers les explications d'Hardy que ses amis
fermiers sont très éloignés et les chemins d'accès ne sont pas praticables.
Lorsque j'insiste, il me parle de bottes et de dizaines de kilomètres de
sentiers mal indiqués. J’arrête alors de taquiner mon ami et un coup d'oeil
par la fenêtre m'incite fermement à reprendre un peu de maté aux
herbes argentine et chiliennes. Marie Louise bavarde comme une pipelette,
et demain elle propose de m'accompagner a Castro, capitale de l’île, où
elle doit rencontrer le représentant du ministère du tourisme.
11/09/2002 : Ancud - Castro – Chonchi - Curanco
Une grande promenade très
oxygénante dans les chemins
d’Ancud bordés d’aubépine, et mon hôte me fait faire le tour du
propriétaire. Quelle belle
campagne !
Castro : 23 000 âmes
J’ai eu un coup de coeur pour Castro. Le bleu du ciel finira par
percer derrière les nuages et le ciel bleu découpe superbement la cathédrale. Elle est sublimissime cette cathédrale !!!
L’intérieur en bois est simplement precioso.
La descente vers les palafitas ( Maisons sur pilotis ) permet d’apprécier
des maisons de formes totalement incongrues. Je conçois qu’un
toit en forme de A est un avantage pour permettre à la neige de glisser sur
un toit, mais tout de même, il a fallu oser construire cette maison ! Et les castristes osent ( Moi aussi, tiens
... castristes ! ).
C‘est tout au bout de la rue aux maisons multicolores que l’on
accède à la plage
boueuse des ramasseurs d’alguas.
Dans les palafitas
s’entassent les familles les plus pauvres, collecteurs d’algues. Les
pauvres marins-pêcheurs vendent péniblement leurs algues pour troquer cet
argent contre des bouteilles d’alcool. Ceux que j’ai rencontré sont
sourds-muets, bègues et ventrus. Dans cette sorte de cour des miracles, les
habitants sentent le mauvais vin et proposent de se faire photographier. Je
préfère fixer ces bicoques
serrées pour mieux résister au vent et aux rigueurs de l’hiver. Un des plus
fiers symboles de la ville appartient à ces laissers pour compte du
tourisme.
Je poursuis ensuite vers Chonchi. Entre deux averses, je visite l’église décapitée par
une tempête et m’attarde de nouveau devant des maisons baroques, triangulaires,
octogonales, encore une fois tout est permis ici.
De retour à Castro, je retrouve Marie Louise
qui sort toute pimpante de la réunion où elle a ferraillé avec le ministère
de la culture ... qui est au courant de mon passage dans sa ferme chilote.
Hardy fait le taxi du terminal de bus vers la casa de sa mama...Sur fond de souvenirs tyroliens, l'abuelita nous accueille avec de délicieuses confitures de
poire dont je m'empresse de verser les morceaux dans un bon thé chaud à la
bergamotte. Il fait froid froid froid !!! Son parlé chilote me berce, tant
je ne comprends rien à leur terrible dialecte.
De retour à Ancud, il n’y a rien d’autre à faire ici sinon se
balader... Photo
Le soir Hardy reprend ses fourneaux pour
préparer un Curancito ( le curanco
est le généreux plat du pays) : Moules, palourdes, poulet, moutons,
saucisses, patates, un peu de vin,
tout celà est cuit dans un même plat. Le bouillon est une merveille.
On mange jusqu’à plus faim.
La table fait face à la
télévision. Et de violentes manifestations à Santiago sont commentées au
journal du soir. Si Pinochet fut un effroyable dictateur invitant ses amis
à la table de sa présidence et assassinant ses ennemis au fond de ses
prisons, l'anniversaire de son coup d'état du 11 septembre 1973 est
toujours fêté. De nombreux chiliens regrettent leur dictature. Car cet
homme a su construire l'économie du pays et donner du travail à la
population. Comme tous les ans, cet anniversaire est l'occasion de
terribles affrontements, qui saluent aussi les 3000 morts ou disparus,
autant que le 11 septembre 2002 à New York.
Ce que je vais écrire va certainement en
contrarier certains, mais n'en déplaise à mes préjugés et à nos accents
démocratiques, le général ferait un score non ridicule devant le président
actuel souvent jugé incapable et pas plus démocrate que celui-ci.
12/09/2002 : Ancud. Départ vers Concepción
Jour des adieux à cette sympathique
famille. Je prends un cafecito,
Marie Louise m’embrasse chaleureusement comme un grand enfant.
Momentito, Hardy
ouvre tout grand la porte de sa Toyota pour me reconduire au terminal de
bus. Un énorme chien est vautré sur le bitume. Il le voit, tourne le
volant, semble l’éviter. Le pauvre clebs
voit la voiture s’écarter pour revenir sur une de ses pattes. Je n’entends
que le couinement de l’animal, une légère secousse de la voiture et
l’implacable silence d’Hardy. Je lui demande naïvement si il aime les
chiens. Il me répond par la négative mais je n’arrive pas à comprendre si
ce brave homme a volontairement tourné son volant vers l’animal. Tout s’est
passé dans un tel silence que je dois vous confesser que j’ai ri un
instant.
Pauvre chien et malheureux Hardy au volant de
sa Toyota.
Je lui pose enfin quelques questions sur l’île
pour meubler ce silence mais ne comprends rien de ses réponses à la chilignolle. On profite de cette
première ( ! ) journée ensoleillée chilote en une dernière balade sur
la plage.
Je vous laisse leur adresse. Si vous passez
les voir, transmettez leur bien mon bonjour.
13/09/2002 :
Concepción
Concepción : 280
000 âmes
8h30 : Tit-Déj. Cornado ( Café con leche ) et sandwich
con Palta ( Avocat … Rico ).
Casa Del Arte : Les conférenciers sont décidément
tous les mêmes! D’une voix de confidence de peur d’effrayer son micro, le
président de la banque du Chili commente un savant diaporama d’une voix
monocorde. Derrière lui la fresque ‘presencia de America Latino’
du mexicain Jorge Gonzalez Camarena
rapproche une Amérique politiquement et économiquement divisée. Le musée
restera fermé pour le séminaire.
Chaque municipalité devrait se doter d’une ‘Galeria de la historia’ à la façon de Concepción. Comme les niños de l’école, j’appuie sur les
boutons pour écouter les faits glorieux des valeureux mapuches contre
l’invasion des espagnols. Les dioramas éclairent
de très jolies figurines mêlant conviction et parfois humour dans leurs
expressions.
Je prends un thé dans une des plus prestigieuses universités du pays,
fondée en 1919. Personne ne ressemble plus à un étudiant qu’un autre
étudiant. La mode estudiantine est décidément sans frontière. Ils ont réinventé les Patdeff., les cheveux longs et les
binocles à la Gepetto.
14/09/2002 : Santiago de Chili
10h30. Le musée des beaux arts est ouvert au balayeur, pas au touriste.
Je pousse la grand porte et suis impressionné par le talent d’un peintre
moderne chinois. On me demande poliment de revenir vers 11 heures pour
l’ouverture du musée. J’ai juste le temps d’apprécier le chemin jusqu’ici
parcouru, revisité
par un artiste chilien. Un Botero
superbe m’attend dans le parc devant l’édifice du début du 19ème siècle
dont la façade luxueuse
me laisse méditatif.
http://nekochan.free.fr/botero/botero.htm
Le métro de Santiago…ne vous
rappelle rien ? Si si, nous avons exporté notre métro au Chili. http://www.metro-chile.cl
15/09/2002: Santiago De Chili - Bellavista
La capitale se réveille enfin sous
le soleil. Santiago veut enfin se réconcilier avec moi. Je descend dans le
métro-cocorico. Quel service dans le métro! 'La station pour visiter la casa de Pablo per favor?' Annonce par haut-parleur et un homme en uniforme
vient m'orienter.
Je visite donc
la Chasconna,
la dernière casa de Pablo, celle
ou il a le plus vécu avec sa troisième et dernière femme Mathilda. Même
passion au fond des yeux de ma guide, même recueillement des autres visiteurs
de la maison. La mort du poète communiste l'a arrêté dans son élan
batisseur, une quatrième villa sur les hauteurs de Santiago restera
inachevé ainsi que l’acquisition d'un moulin à côté d'un château en
Normandie.
Le quartier de Bella
Vista est un autre Santiago, plus aéré, plus bohème, plus artiste.
Le funiculaire
de la Plaza Caupolican me conduit
sur la cerra San Cristobal. La vue sur la cité est imprenable,
je descends les six kilomètres sous les oeufs et dans un merveilleux décor
de montagne enneigées et de cyprès.
La techno-parade bat son plein
sur la Plaza Italia. C’est
parfois beau et souvent bigrement bigarré.
Malheureusement, j’ai laissé mon déguisement à la maison. Sur une
banderolle : 'Non
à la discrimination'. J'apprécie les arguments avancés.
18/09/2002 :
Envol vers la Nouvelle Zélande
Et par le jeu des fuseaux
horaires, j’arriverai le 20 septembre ...
ET LA SUITE AU PAYS DES
KIWIS !!!
LE CHILI EN 13
SUBJECTIVITES :
Pays: JJJJL
Population: JJJLL
Paysages: JJJJL
Alimentation: JJJJL ( Pescados, el congrios,
el pollo a la pobre… )
‘Bon marché’ de la vie: JJLLL
Etat des
transports: JJJJJ
Communication,
Internet: JJJJL
Propreté: JJJJL
Envie
d’y retourner : JJJJJ
Villes
préférées: Valdivia, Chiloé ( Castro,
Ancud, …), Villarica
Mots
les plus entendus: Vastante, le reste, je n’ai pas compris.
Pas
Glop: Santiago, leur parlé
accentué
et saccadé incompréhensible
Glop
Glop: Région des lacs, les bus,
les congrès, Pablo Neruda
Les
verts des paysages.
Impression
générale: Un pays très prenant, bien
que moins exotique
que
ses cousins du nord. Des paysages à
couper
le souffle.
Regrets
/ Pas le temps: La terre de feu, Arica, les
volcans,
l’île
de Pâques, les flamants roses du salar
de
l’Atacama.
Un saut
vers l’Argentine.
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