Chili - Tour et Détours d'Alexis Solovieff

Guide du routard

 

Maison ...

Chili

 

Pérou !!

Nouvelle Zélande

01/09/2002

18/09/2002



 

1/09/2002: Atterrissage à Santiago

 

Santiago de Chili:      6 000 000 âmes

 

Décollage pour Santiago De Chili...

 

Santiago est une grande ville.  Ici, j’amorce mon premier coup d’aile vers l’occident. C’est un repaysement total, un retour anticipé.

 

Le chilien a troqué les nattes tressées et les chapeaux melons pour un costume européen. Les mendiants quémandent sans honte une obole et ont tous l’age de raison, les taxis affichent leurs tarifs ; le Chili est un peuple policé.

            Les uniformes militaires sont toujours selon la mode Pinochet. Une chapelle dans l'aéroport.
            Des joueurs d'échecs jouent un blitz à la nuit tombante sur la Plaza De Armas.

 


2/09/2002: Santiago - Valparaíso - Jacuzzi Hôtel


Basilique de la Merced. La chaire sculptée est remarquable.

 

Casa de la Moneda. Les uniformes bruns et les bruits des bottes évoquent de tristes moments de l’histoire française.

 

Départ illico pour Valparaiso!

Cueilli sur le trottoir de bus par un visage souriant d’étudiante, je renonce cependant au dortoir sale et sonore qu’elle propose. Livré à la rue, le premier hôtel sera Condell. On me propose alors la plus belle chambre de Valparaíso.

 

Hostal Condell

Pirámide 557, Esq. Condell

Fonos 212788 - 254704

Valparaíso

 

Il surplombe majestueusement le Y des deux rues les plus passantes de la ville. La chambre a du caractère. Les auréoles brunes de la moquette bleu-passé sont joyeusement décorées de taches marron-jaunes. Mon odorat reste étonné par le propre d’un quelconque détergent de cinquième catégorie alors que les draps respirent la poussière. Des oeuvres-d’art ornent les murs blanc-verts.

 

Le lit “matrimonial” regarde un superbe jacuzzi. Mon désappointement fut paroxystique lorsque je compris qu’il crachait autant d’eau que de calcaire.   

 

            Les deux autres hôtels de la compagnie sont situés à Vina Del Mar et sont aussi dotés d’ une chambre à jacuzzi.

 

 

 

3/09/2002: Valparaíso - Isla Negra

 

Valparaíso:    300 000 âmes

 

 

La Isla Negra est un autre lieu de culte nerudesque. Pablo est enterré ici avec sa dernière femme Mathilda. Cette maison est à compter parmi ses chefs-d’œuvres. Beauté signifiante en forme de clins d’œil. Il est commandant à sa table. Une poupe derrière lui, la proue sur le mur en face , les vases vert, bleu-gris vers la mer, marrons, ocres, verts vers la terre. Que bonito !!!

 

            Voilà un homme qui s’est offert le luxe d’une maison à l’image de sa vie.

http://www.uchile.cl/neruda/

 

 

Et puis j’aime son autoportrait :

 

"autorretrato"

Por mi parte, soy o creo ser duro de nariz,
mínimo de ojos, escaso de pelos
en la cabeza, creciente de abdómen,
largo de piernas, ancho de suelas,
amarillo de tez, generoso de amores,
imposible de cálculos,
confuso de palabras,
tierno de manos, lento de andar,
inoxidable de corazón,
aficionado a las estrellas, mareas,
maremotos, administrador de
escarabajos, caminante de arenas,
torpe de instituciones, chileno a perpetuidad,
amigo de mis amigos, mudo
de enemigos,
entrometido entre pájaros,
mal educado en casa,
tímido en los salones, arrepentido
sin objeto, horrendo administrador,
navegante de boca
y yerbatero de la tinta,
discreto entre los animales,
afortunado de nubarrones,
investigador en mercados, oscuro
en las bibliotecas,
melancólico en las cordilleras,
incansable en los bosques,
lentísimo de contestaciones,
ocurrente años después,
vulgar durante todo el año,
resplandeciente con mi
cuaderno, monumental de apetito,
tigre para dormir, sosegado
en la alegría, inspector del
cielo nocturno,
trabajador invisible,
desordenado, persistente, valiente
por necesidad, cobarde sin
pecado, soñoliento de vocación,
amable de mujeres,
activo por padecimiento,
poeta por maldición
y tonto de capirote.

 

 

 

 

 

4/09/2002: Valparaiso

 

 

 

Dans le port, quelques bateaux attendent leurs capitaines... On me propose un petit boulot avec Francis Cabrel mais je refuse, la vitrine n’étant pas chauffée.

 

Un homme pousse une lourde  brouette emplie de sacs transparents contenant des bols chiliens. C’est un convoyeur de fond. Les pièces s’échappent des sacs ouverts et l’obligent à s’arrêter  pour les ramasser. Elles arrivent tout de même au fourgon qui attend une banque plus loin. Charlot remet ça devant le camion.

 

Les canins sont encore partout. Partout, plus nombreux que les valparaisins. Boitant ou gueulant à la lune. On les regarde un peu surpris, et ils vous suivent sur trois pattes. Les bergers chiliens ont un bleu d’yeux germanique troublant, si l’on considère l’importante immigration allemande. Le perro aux yeux azur sera derrière mes bottes pendant une bonne demi heure...

 

Le restaurant de Wolf est un musée, un capharnaüm de choppes et d’instruments de navigation, des maquettes, une photo dédicacée de Pinochet, un inventaire à la Prévert. Et surtout les meilleurs rollmops du pays servis avec une généreuse cerveza. Le patron ne vous laisse pas partir sans vous offrir un verre de schnaps. Aufwiedersehen, Herr Wolff...

 

 

Bar restaurant Hamburg

O’Higgings 1274

Valparaiso

 

 

5/09/2002: Retour à Santiago De Chili

 

 

Le 'Museo Chileno de Arte Precolombino' est une excellente synthèse de mon parcours, greffé d’une section d’art mexicain.
            Poste Centrale de Santiago, service des objets en instance. La préposée pointe son menton vers le mur. Une liste de noms Je cherche vainement le mien
S...... Rien, A...... RIEN!

 

Je me retourne alors vers la montagne féminine qui m'a indiqué le tableau des attentistes de la Poste Restante et lui décrit le carton. Il a atterri il y a seulement deux

minutes derrière le comptoir de la mama. 3k400 pour un sac de 20kg, trois kilogrammes et quatre cent grammes... Et rien ne peut rentrer dans cette satanée muchilla.
Traversée sournoise de La Plaza, la came sous le bras. Je décortiquerai mon butin en toute tranquillité dans le très chic café 'Chez Henry'. Des abalones en canapé en guise d'entrée et un de ces délicieux congrio a la plancha ( Grillé ). Je délace la ficelle avec délectation, et oublie le congre pour déshabiller mon carton de son scotch et de son papier kraft... Tahiti douche, galettes bretonnes, photos, briquets, routards pour la suite du voyage, . Mon trésor exhumé, je déguste le poisson sans retenue. Je dors du sommeil du juste dans le bus 'Tur-Bus' Santiago-Valdivia. Et pourtant, à chaque kilomètre, je verse une contribution à la famille Pinochet. La compagnie Tur Bus, une des meilleures du pays, appartient à la fille du président déchu.

 

            Ma prochaine étape est Valdivia, que mon taxi décrit fièrement comme la Perla Del Sur.


 
6/09/2002: Valdivia. Hospedaje.

 

Valdivia:         125 000 âmes

 

http://www.valdiviatour.web3s.com/valdivia_i.html

 

 

Bus à la nuit de 20 heures à 6 heures du matin. Arrêt dans un décor  embrumé à la Simenon sur les quais de la Rio Valdivia. Le taxi me dépose devant une lourde grille fermant le chemin menant à la maison indiquée simplement par `hospedaje`dans mon guide.

La vieille bâtisse est allemande. Sa façade penchée garde les traces du dernier tremblement de terre qui a secoué tout Valdivia.

 

http://www.geocities.com/SouthBeach/Surf/2060/terremoto/index1.html

 

 

La sonnette est accrochée au dessus de la porte. Deux pressions appuyées sortiront une jeune fille de ses limbes embrumées. En pyjama, les yeux collés par le sommeil, elle me conduira vers une chambre mansardée au second étage. Les vingt marches du deuxième escalier laissent à peine la place nécessaire à mon sac à dos. Un chat gris-noir nous suit dans l'escalier grinçant. La bicoque est bancale. La fatigue du voyage, la perspective des marches sur la ligne sinueuse de la rampe me donne le mal de mer.

Hospedaje

C.Henriquez, 749

Valdivia

222-574

204-313 (Fax)

arlene_ola@hotmail.com

 

 

            Visite du marché ou d'énormes vieux mendiants viennent quémander au milieu des pélicans le poisson que le pacifique ne peut plus leur donner.

Balade enchanteresse et revigorante sur la rio Valdivia au milieu d’une réserve protégée.

Le capitaine est bavard. En 1960, Valdivia a connu les secousses les plus violentes de la planète, Les ‘terromotes’ ont fait fuir habitants et industries. Le sujet est tabou. 

 

            Je découvre ce soir que la douche est un modèle à alcool et le trône est bien assis sur une estrade en bois des îles.

 

 

7/09/2002: Valdivia. Les îles  - Visite des castillos

 

Valdivia :        1 250 000 âmes

 

Réveil dans un brouillard à couper au couteau. Le jour se lève doucement dans un matin pluvieux. Une corne de brume suffirait à me plonger un instant dans l’atmosphère automnale de Deauville.

 

Départ vers les îles. Elles n’ont rien d’intéressant sinon la balade et les déplacements en bateau. Le temps restera chagrin jusqu’au soir. Il est bon de s'enfoncer dans les draps à coté du calefactor et simplement écouter la pluie résonner sur le toit.

 

            Je visite le fuerte Niebla. Quelques murailles, de fiers canons, et les restes de fortifications du 18ème siècle ...

 

            Isla Mancera, Une île sauvage et d’autres fortifications.

 

            La ville de Corral aussi est fortifiée par les espagnols: La revue locale montre les actions pour relancer le tourisme. Les canons ont été replacés sur les remparts et se font face !!!  Les vaches paissent stupidement le long des façades. Que savent-elles faire d’autre ?

 

            Un homme curieusement accoutré,  ( officier de la garde napoléonienne, perruque blanche et bas de soie, cigarette au bec ) m'attend à la sortie de l'enceinte fortifiée. Je lui fait remarquer que c'est la première fois que je dois payer pour sortir d'une visite. Le type est armé d'un pistolet, je ne discute pas plus et lui remets ses 1000 dollars chiliens.

 

             A mon retour mon sens de l’orientation est mis à nouveau à rude épreuve.

 

 

8/09/2002 : Villarica

 

Villarica :       36 000 âmes

 

Excursion sur les rives du lac Villarica. De magnifiques saules bordent la rive.

 

Les gamins abandonnent leur partie de football  pour se précipiter sur mon objectif en criant ‘ouné photo, ouné photo’, ... Pendant ce temps les villariciens déambulent sur le lac fermé par une grille en fer forgé. Une voiture a noyé ses bougies...

 

            Vert irlandais sur des paysages suisse-allemand.

 

Je mange sur une terrasse au bord du lac. Les pato sylvestres lancent leurs cris de chat sur le lac pendant que les peu farouches tiuque ( Sortes de perdrix ) se promènent sous les saules pleureurs et les peupliers, à peine dérangés par la course des chiens.

Le lendemain, je descendrai sur Puerto Montt.

 

 

9/09/2002 : Puerto Montt

 

Puerto Montt :           140 000 âmes

                                   1 026 km de Santiago

                                   Capitale de la Région de Los Lagos

 

Bus ‘Cruz Del Sur’, Valdivia - Puerto Montt. Les passagers contrôlent le bon respect du règlement. Un signal sonore et lumineux nous informe de l’infraction des 100 km/heures, tandis que le règlement est affiché derrière la cabine du chauffeur.

 

EL CONDUCTOR NO DEBE CONDUCIR MAS DE 5 HORAS CONTINUAS.

 

Prix selon les destinations, maximum de passagers, 5 heures de conduite continue maximum... Fini les ‘tarifs à gringo’ et les ensardinages des locaux. On nous invite même à dénoncer les abus et entraves au règlement / RECLAMO O DENUNCIA ).

 

SECRETARIA REGIONAL MINISTERIAL DE TRANSPORTES - FONO 212092.

 

            La visite du museo Juan Pablo II, qui est donc passé par là. Les cailloux baisés par le pape à son arrivée à l’aéroport sont sous vitrine ! Tout le reste ( Piano édenté, barques mapuches vieilles de deux siècles, gramophones, services en faïence, ... ) tout le reste est à la merci du public, sans aucune protection, faute de moyens ! Le piano est donc édenté, le luth décordé, le service dépareillé, etc ...

 

            Une surprenant assemblage d’objets traditionnels sur fond funéraire à la poste centrale de la ciudad, prépare la fiesta Nationale du 18 septembre.

 

 

10/09/2002 : Isla Chiloé - Ancud

 

 

Je quitte sans regret la ville pluvieuse et froide de Puerto Montt en direction de la grande île de Chiloé.  Le bus monte dans un immense ferry, ce qui me donne l'occasion d'avoir une leçon de conduite un peu spéciale. Le matelot  reprendra vite les commandes à l'arrivée du capitaine.

 

Ancud :                   210 000 âmes

 

La ville d'Ancud se situe à 83 km de Puerto Montt. La descente du terminal de bus vers le centre ville est longue et laborieuse sous une pluie drue. Mon intention est de dormir dans une ferme, chez l'habitant. Le syndicat d'initiative m'indique une seule adresse, celle du président de l'association d’agrotourisme de l'île. Celui-ci pourra m'orienter et éventuellement me loger... ce forcing a le don de m'agacer mais je suis piégé par la pluie et l'heure tardive. Hardy viendra me chercher en voiture. A peine arrivé, il m’indiquera ma chambre pour prendre immédiatement congé et continuer ses activités de bricolage.

 

Les parents de Hardy se sont trompés, il ressemble à Laurel. L’œil bleu, un perpétuel sourire et sa dent en avant, il appelle naturellement la sympathie.

 

Le chef de famille aime animer ses fourneaux.  Il prépare du sanglier ( Javali ), le sourire aux  lèvres. Le jour ou j’ai mis le pied au Chili, j’ai perdu l’assurance que je connaissais le castillan. Le débit rapide des monologues d'Hardy et la conversation ponctuée des rires extraordinaires de Marie Louise, sa femme ne me laissent aucun répit. Dieu merci, les Si si ... et Tan bieñ ainsi que mes vastante suffisent à entretenir les monologues de mes hôtes.

 

J'essaye de comprendre si je peux m'échapper vers une autre ville, mais le piège de la famille s'est admirablement refermé ; je comprends à travers les explications d'Hardy que ses amis fermiers sont très éloignés et les chemins d'accès ne sont pas praticables. Lorsque j'insiste, il me parle de bottes et de dizaines de kilomètres de sentiers mal indiqués. J’arrête alors de taquiner mon ami et un coup d'oeil par la fenêtre m'incite fermement à reprendre un peu de maté aux herbes argentine et chiliennes. Marie Louise bavarde comme une pipelette, et demain elle propose de m'accompagner a Castro, capitale de l’île, où elle doit rencontrer le représentant du ministère du tourisme.

 

 

 

 

11/09/2002 : Ancud - Castro – Chonchi - Curanco

 

 

            Une grande promenade très oxygénante dans les chemins d’Ancud bordés d’aubépine, et mon hôte me fait faire le tour du propriétaire. Quelle belle campagne !

 

Castro :          23 000 âmes

 

J’ai eu un coup de coeur pour Castro. Le bleu du ciel finira par percer derrière les nuages et le ciel bleu découpe superbement la cathédrale. Elle est sublimissime cette cathédrale !!! L’intérieur en bois est simplement precioso. La descente vers les palafitas ( Maisons sur pilotis ) permet d’apprécier des maisons de formes totalement incongrues. Je conçois qu’un toit en forme de A est un avantage pour permettre à la neige de glisser sur un toit, mais tout de même, il a fallu oser construire cette maison ! Et les castristes osent ( Moi aussi, tiens ... castristes ! ).

 

C‘est tout au bout de la rue aux maisons multicolores que l’on accède à la plage boueuse des ramasseurs d’alguas. Dans les palafitas s’entassent les familles les plus pauvres, collecteurs d’algues. Les pauvres marins-pêcheurs vendent péniblement leurs algues pour troquer cet argent contre des bouteilles d’alcool. Ceux que j’ai rencontré sont sourds-muets, bègues et ventrus. Dans cette sorte de cour des miracles, les habitants sentent le mauvais vin et proposent de se faire photographier. Je préfère fixer ces bicoques serrées pour mieux résister au vent et aux rigueurs de l’hiver. Un des plus fiers symboles de la ville appartient à ces laissers pour compte du tourisme.

 

Je poursuis ensuite vers Chonchi. Entre deux averses, je visite l’église décapitée par une tempête et m’attarde de nouveau devant des maisons baroques, triangulaires, octogonales, encore une fois tout est permis ici.

 

De retour à Castro, je retrouve Marie Louise qui sort toute pimpante de la réunion où elle a ferraillé avec le ministère de la culture ... qui est au courant de mon passage dans sa ferme chilote.

 

Hardy fait le taxi du terminal de bus vers la casa de sa mama...Sur fond de souvenirs tyroliens, l'abuelita nous accueille avec de délicieuses confitures de poire dont je m'empresse de verser les morceaux dans un bon thé chaud à la bergamotte. Il fait froid froid froid !!! Son parlé chilote me berce, tant je ne comprends rien à leur terrible dialecte.

 

 

De retour à Ancud, il n’y a rien d’autre à faire ici sinon se balader...  Photo

Le soir Hardy reprend ses fourneaux pour préparer un Curancito ( le curanco est le généreux plat du pays) : Moules, palourdes, poulet, moutons, saucisses, patates, un peu de vin,  tout celà est cuit dans un même plat. Le bouillon est une merveille. On mange jusqu’à plus faim.

 

            La table fait face à la télévision. Et de violentes manifestations à Santiago sont commentées au journal du soir. Si Pinochet fut un effroyable dictateur invitant ses amis à la table de sa présidence et assassinant ses ennemis au fond de ses prisons, l'anniversaire de son coup d'état du 11 septembre 1973 est toujours fêté. De nombreux chiliens regrettent leur dictature. Car cet homme a su construire l'économie du pays et donner du travail à la population. Comme tous les ans, cet anniversaire est l'occasion de terribles affrontements, qui saluent aussi les 3000 morts ou disparus, autant que le 11 septembre 2002 à New York.

Ce que je vais écrire va certainement en contrarier certains, mais n'en déplaise à mes préjugés et à nos accents démocratiques, le général ferait un score non ridicule devant le président actuel souvent jugé incapable et pas plus démocrate que celui-ci.

 

 

 

12/09/2002 : Ancud. Départ vers Concepción

 

Jour des adieux à cette sympathique famille. Je prends un cafecito, Marie Louise m’embrasse chaleureusement comme un grand enfant.

 

Momentito, Hardy ouvre tout grand la porte de sa Toyota pour me reconduire au terminal de bus. Un énorme chien est vautré sur le bitume. Il le voit, tourne le volant, semble l’éviter. Le pauvre clebs voit la voiture s’écarter pour revenir sur une de ses pattes. Je n’entends que le couinement de l’animal, une légère secousse de la voiture et l’implacable silence d’Hardy. Je lui demande naïvement si il aime les chiens. Il me répond par la négative mais je n’arrive pas à comprendre si ce brave homme a volontairement tourné son volant vers l’animal. Tout s’est passé dans un tel silence que je dois vous confesser que j’ai ri un instant.

 

Pauvre chien et malheureux Hardy au volant de sa Toyota.

Je lui pose enfin quelques questions sur l’île pour meubler ce silence mais ne comprends rien de ses réponses à la chilignolle. On profite de cette première ( ! ) journée ensoleillée chilote en une dernière balade sur la plage.

 

Je vous laisse leur adresse. Si vous passez les voir, transmettez leur bien mon bonjour.

 

 

Familia Dimter Maldonado

San Antonio ( Rural )

Communa Ancud

Celular : 096437046 - 096733782

Casilla 69

Chiloé – Chili

www.portalsur.cl/rural/INDEX.HTM

 

 

 

 

13/09/2002 : Concepción

 

Concepción :              280 000 âmes

 

8h30 : Tit-Déj. Cornado ( Café con leche ) et sandwich con Palta ( Avocat … Rico ).

 

Casa Del Arte : Les conférenciers sont décidément tous les mêmes! D’une voix de confidence de peur d’effrayer son micro, le président de la banque du Chili commente un savant diaporama d’une voix monocorde. Derrière lui la fresque ‘presencia de America Latino’ du mexicain Jorge Gonzalez Camarena rapproche une Amérique politiquement et économiquement divisée. Le musée restera fermé pour le séminaire.

 

Chaque municipalité devrait se doter d’une ‘Galeria de la historia’ à la façon de Concepción. Comme les niños de l’école, j’appuie sur les boutons pour écouter les faits glorieux des valeureux mapuches contre l’invasion des espagnols. Les dioramas éclairent de très jolies figurines mêlant conviction et parfois humour dans leurs expressions.

 

 

Je prends un thé dans une des plus prestigieuses universités du pays, fondée en 1919. Personne ne ressemble plus à un étudiant qu’un autre étudiant. La mode estudiantine est décidément sans frontière.  Ils ont réinventé les Patdeff., les cheveux longs et les binocles à la Gepetto.

 

 

14/09/2002 : Santiago de Chili

 

10h30. Le musée des beaux arts est ouvert au balayeur, pas au touriste. Je pousse la grand porte et suis impressionné par le talent d’un peintre moderne chinois. On me demande poliment de revenir vers 11 heures pour l’ouverture du musée. J’ai juste le temps d’apprécier le chemin jusqu’ici parcouru, revisité par un artiste chilien. Un Botero superbe m’attend dans le parc devant l’édifice du début du 19ème siècle dont la façade luxueuse me laisse méditatif.

 http://nekochan.free.fr/botero/botero.htm

 

 

Le métro de Santiago…ne vous rappelle rien ? Si si, nous avons exporté notre métro au Chili.  http://www.metro-chile.cl

 

 

 

 

15/09/2002: Santiago De Chili - Bellavista

 

            La capitale se réveille enfin sous le soleil. Santiago veut enfin se réconcilier avec moi. Je descend dans le métro-cocorico. Quel service dans le métro! 'La station pour visiter la casa de Pablo per favor?' Annonce par haut-parleur et un homme en uniforme vient m'orienter.

Je visite donc la Chasconna, la dernière casa de Pablo, celle ou il a le plus vécu avec sa troisième et dernière femme Mathilda. Même passion au fond des yeux de ma guide, même recueillement des autres visiteurs de la maison. La mort du poète communiste l'a arrêté dans son élan batisseur, une quatrième villa sur les hauteurs de Santiago restera inachevé ainsi que l’acquisition d'un moulin à côté d'un château en Normandie.

                                     

            Le quartier de Bella Vista est un autre Santiago, plus aéré, plus bohème, plus artiste. Le funiculaire de la Plaza Caupolican me conduit sur la cerra San Cristobal. La vue sur la cité est imprenable, je descends les six kilomètres sous les oeufs et dans un merveilleux décor de montagne enneigées et de cyprès.

 

            La techno-parade bat son plein sur la Plaza Italia. C’est parfois beau et souvent bigrement bigarré. Malheureusement, j’ai laissé mon déguisement à la maison. Sur une banderolle : 'Non à la discrimination'. J'apprécie les arguments avancés.

 

 

18/09/2002 : Envol vers la Nouvelle Zélande

 

            Et par le jeu des fuseaux horaires, j’arriverai le 20 septembre ...

 

 

ET LA SUITE AU PAYS DES KIWIS !!!

 

LE CHILI EN 13 SUBJECTIVITES :

 

            Pays:                                      JJJJL   

            Population:                            JJJLL   

            Paysages:                              JJJJL   

            Alimentation:                         JJJJL    ( Pescados, el congrios,

                                                                                  el pollo a la pobre… )

            ‘Bon marché’ de la vie:        JJLLL

            Etat des transports:              JJJJJ

            Communication, Internet:     JJJJL   

            Propreté:                               JJJJL   

            Envie d’y retourner :            JJJJJ   

            Villes préférées:                   Valdivia, Chiloé ( Castro, Ancud, …), Villarica

 

            Mots les plus entendus:       Vastante, le reste, je n’ai pas compris.

 

            Pas Glop:                               Santiago, leur parlé accentué

et saccadé incompréhensible

 

            Glop Glop:                             Région des lacs, les bus, les congrès, Pablo Neruda

                                                           Les verts des paysages.

 

            Impression générale:            Un pays très prenant, bien que moins exotique

                                                           que ses cousins du nord. Des paysages à

                                                           couper le souffle.

 

            Regrets / Pas le temps:        La terre de feu, Arica, les volcans,

                                                           l’île de Pâques, les flamants roses du salar de

                                                           l’Atacama. Un saut vers l’Argentine.