9/1/2003 :
Route vers Phuket – Cafards en tous genres
Je prends connaissance seulement
maintenant de la géographie de la Thaïlande. Je situais Bangkok
et sans difficulté ses voisins tels le Cambodge et le Laos.
Mais Phuket ( pron.
Fou-Quête) pas du tout!
Cet endroit est, paraît-il,
à la fois stratégique et sympathique pour préparer ses visas
pour les pays voisins.
J’ai décidé une fois en possession
de ces sésames de monter à la capitale Bangkok. Ensuite mes
plans prévoient de traverser le Cambodge pour rejoindre le
Vietnam, puis redescendre sur Bangkok en passant par le Laos.
Le temps passe très vite, comme
toujours, comme ce voyage. Je dois calculer le temps consacré
à chaque pays.
Route Malaisie Thaïlande :
Nous sommes dix touristes à
traverser la frontière dans un bus climatisé. Partis à 8h30
ce matin nous la franchissons à 11h30. Simple formalité m’avait-on
dit. Effectivement le chauffeur prend les passeports, fait préparer
les cartes d’entrée sur le territoire, demande 1 ringgit ou
10 roupies thaïlandaise. Un uniforme discute avec le chauffeur
pour collecter et contrôler les papiers. Il me fait sortir du
bus, avec une brésilienne. Nos visas en provenance de Panang
ne sont plus acceptés, m’explique, très surpris, le chauffeur.
Longue discussion s’en suit et tout s’arrange dans les quinze
minutes après une courte visite chez le control officer.
Sur la route, nous faisons
halte dans un café. Assis entre deux sacs à dos, je fais connaissance
d’une française et de son ami néo-zélandais. Nous échangeons
les adresses de nos sites web.
"
Tu es tour-operator? " me demande t’elle après
avoir pris connaissance du nom de mon site.
" Pas
encore "
S’en suit une discussion sur
ce métier. Et c’est celui qu’elle veut exercer sinon guider
des touristes en Nouvelle Zélande, mais peu de temps seulement.
Ce travail est tellement ingrat me dit-elle.
Et je reprends le bus…
Les paysages défilent … totalement différents de ceux de la
Malaisie, beaucoup plus sauvages. Les forêts sont accrochées
sur d’immenses rochers montrant parfois leurs parois crayeuses.
C’est beau, déconcertant et impressionnant à la fois.
Enfin c’est l’arrivée à Phuket.
A peine débarqué, je suis tout de suite assailli par des rabatteurs
de guesthouse qui m’alpaguent immédiatement. Deux hominidés
s'accrochent à moi comme sangsue à mon pied, mon couvre-chef
jouant le rôle d’un repère. Non Monsieur, sans connaître votre
prix c’est déjà trop cher. Par courtoisie ou par fatigue je
les suis jusqu’au premier hôtel qui avoue sans honte ses 1000
baths, mais belle façade et chambres à air conditionné. Pas
le moins du monde découragé par ma résistance, l’un des deux
lascars continue à se coller à mes basques, me proposant tours,
taxi et hôtels de toute sortes. Nous marchons en duo deux cent
mètres et nous passons devant des policiers ; je les interroge
sur un hôtel bon marché. Ceux-ci se tournent alors vers leur
compère taxi… J’accélère !
Je ne me fais que des ennemis
bien que répondant chaque fois très courtoisement par un no
thanks aux sollicitations spontanées. Un cyclomoteur me
suit :
“Where
do you go?”
“This
way” dis-je tout en rehaussant les vingt kilos sur mes épaules.
“10
baths for transport “
Non merci… Alors c’est
une prostituée qui avance vers moi, seins devant et cul en arrière,
la croupe tournant comme celle d’une dinde affairée. Madame,
il est tard et je suis fatigué, votre hôtel ne me convient pas.
Le premier contact avec la
Thaïlande est rugueux, chers amis et ils sont mauvais perdants
ces vendeurs de commission.
Je ne les ai jamais
cherchés pourtant. Encore sur le trottoir un groupe d’hommes
est assis sur un banc. L’un d’entre eux goguenard m’alpague,
désignant une rue noire :
“Tu trouveras un hôtel
bon marché en allant de ce côté … et peut-être pour toi ce sera
gratuit“.
Le deux-roues continue à me
suivre à un mètre, me doublant à l’approche de chaque hôtel,
cherchant toujours son profit en m’annonçant. J’atterri finalement
exténué dans un endroit entre masure et taudis pour 180 bath.
Pas de publicité possible pour cet hôtel, le lit n'est pas assez
cher pour payer la traduction en anglais de l’enseigne et faire
venir les touristes. D’ailleurs la patronne ne parle pas un
mot d’anglais et nous communiquons par écrit. Plus la ville
est touristique et moins les dortoirs semblent correct. J’inspecte
le lit. Le sommier est une planche, j’utiliserai mon sac à viande.
Nuit noire, il est tard. Et voici
mon repas :
Riz et crevettes
Eau servie gratuitement
40
baths ( presque 1 Euro )
Cette longue journée n’est
pas terminée. J’ai soif de nouvelles et je pars en quête d'un
cybercafé.
Mais il y a des jours-sans comme le dit
si bien la formule. Après trois cyberthés, j’arrive tout
de même à me connecter à ma messagerie à force de patience et
d’obstination. Sur le premier message, mon père, toujours aussi
précieux et adorable m’envoie un premier message disant envoyer
un colis contenant la doxycycline en poste restante à Bangkok.
Alexandre, un collègue de bureau, vient de mettre mon site sur
un CD. Merci vieux. J’apprécie cet e-mail positif.
Les autres nouvelles ne sont
pas bonnes, je comprends que le retour en France sera dur...
J’abandonne le cyberthé
un peu hébécafé. Il est temps d'aller dormir. Et
je dois montrer une tête impossible puisque deux motocyclettes
ralentissant devant mon pas pressé, ont tout de suite accéléré
quand je les ai seulement regardés
Je remonte les deux étages
de ma pension qui semble entièrement vide. Ma chambre porte
le numéro 308, rendez vous compte ! Nous ne sommes certainement
pas plus de 5 clients dans cette pension. Je me demande de quoi
vit la propriétaire.
Sous ma fenêtre, un cafard
m’attend, bien long, bien noir et bien épais. On s’observe un
instant ; il se réfugie dans le coin bétonné derrière le
lit. Je décide de l’épargner. Finalement, sa vie ne doit pas
être facile non plus.
Je sors mon cahier pour écrire,
comme chaque soir. Perdu pour ce soir seul à Phuket, qui se
prononce comme l’insipide restaurant des Champs-Élysées à Paris,
je regarde les cafards de ma chambre se promenant aussi librement
que s’ils étaient dans les cuisines du restaurant. Je réponds
à la provocation par la violence ( live ). Le misérable
insecte est revenu pour entreprendre d’escalader une de mes
fidèles dolomites que je secoue pour le faire tomber…
et l’aplatir pour transformer insecte en galette.
Le mur de droite contre
le lit est couvert de tâches marron-rouges. Je sais pour les
avoir déjà rencontrées qu’il s’agit de punaises de bois écrasées
par les locaux. Après avoir vérifié le sommier de mon lit,
je choisis de considérer sereinement tous ces habitants qui
vivent ici à demeure.
Et dire que c’est aujourd’hui
que je prends conscience avec tellement de force et de consistance
de la réalité de la fin de mon voyage. A mon retour je verrai
mon père, ma sœur, Deauville et mes amis.. Mais elles, je ne
les verrai toujours pas … Photos, carnets et souvenirs, c'est
mon proche passé que je retrouverai finalement…..
Le cafard avait un cousin,
ou une femme, ou son frère, je ne sais…. Celui-ci se balade
derrière mon sac en toute insouciance. La lumière rythmée par
les pales du ventilo lui confère une démarche psychédélique,
fantastique, fantasmagorique.
Ce soir, je hais cette ville,
je déteste Phuket, mon premier contact avec la Thaïlande est
très, très décevant.
La couverture rouge
maculée de marron restera sur le coin du lit ! Et j’ai
la flemme de sortir mon sac à viande.
Dans quelques mois, ce sera
dans des draps blancs tirés que je dormirai ! C’est la
nuit. Je dors bras en croix, crucifié par le sommeil, écartelé
par les pensées.
10/1/2003 Phuket – Dernière journée
Réveil difficile. Une colonie
de fourmis travaille telle une armée de chinois entre fenêtre
et plafond.
Voyage longue durée et musique :
Le lecteur de mini disque génère
un phénomène intéressant à étudier sur soi-même. C’est la
première fois que facilement on peut enregistrer du son par
internet. Et facilement le réécouter.
Sur quatre heures effectives d'enregistrement
de bonne qualité, on doit choisir ce que l’on aime dans l’absolu.
Loin des modes et des tendances prévalant dans son pays, loin
de sa discothèque, on doit choisir. Voilà qui est intéressant ;
sélectionner, dire ce qu’on aime.
Ce qui me manque en priorité c’est
J.S.Bach! Joué sur orgue, piano ou clavecin, ou réinterprété
par Rachmaninov. Puis je choisis Sting et toujours un peu
de Tom Waits.
Me manquent beaucoup les français
classiques en chansons : Brel, Brassens, Aznavour et
les autres… Introuvables ou si bien protégés qu’on ne les
trouve que dans le circuit classique, pas sur la toile.
11/1/2003 Phuket - Fuite vers Bangkok
La ville ne me plait pas
plus au réveil, pas plus que la pensée d'aller visiter les superbes
îles des alentours. A peine réveillé je débarque à l’ouverture
d’une agence touristique pour prendre un billet pour Bangkok
ou ailleurs. J’envisage même de rejoindre directement le Vietnam !
"Sawasdee
(*)"
"Sawasdee
( ka ) (*)"
La
jeune patronne n’est pas belle mais charmante, très curieuse
de mon pays, et fort sympathique de qui plus est. J’organise
ma fuite de Phuket en train de nuit première classe pour quelques
baths de plus.
A mon hôtel le bus qui devait
me pickuper n’est pas là. Par contre une grosse lady
m'attend debout devant sa berline toyota flambant neuf air conditionné.
Elle prétend remplacer le bus pour 100 kilomètres. Je ne la
crois pas. La mammouthe parle à peine l’anglais mais
je vois qu’elle s’énerve un peu. Elle prend mon ticket et compose
le numéro de téléphone de l’agence. A l’autre bout du fil, ma
nouvelle amie éclate de rire.
" Why
you don’t want to climb in her car, Alexis? ".
La brave ronde me conduit
sans un mot dans une agence où je rejoins le bus, et repart
chercher d’autres passagers. Quand elle revient, elle s’assied
à la table où je mange pour me conter ses malheurs, son mari
mort dans un accident de voiture ; Et insiste pour m’offrir
mon déjeuner, son adresse,
son adresse e-mail, … et je reprends un bus pour Bangkok.
La
route vers la capitale est parfois spectaculaire. De larges
troncs blancs laissent deviner une forêt noire. Des collines
ou plutôt d'immenses rochers tombent verticalement en des parois
crayeuses striées. Le calcaire est souvent très lisse, présentant
des renfoncements, des grottes, d’immenses ouvertures. Il est
alors coloré de jaune, rouge, ocre, brun toujours entouré d’une
épaisse forêt. Gare de Surat Thani, c'est la première
étape. Tout le monde descend… le temps de changer de moyen de
locomotion.
Le voyage se poursuit vers
Bangkok par train de nuit. Il y a deux couchettes par compartiment
dans le wagon première classe et le miracle n'a pas eu lieu.
Je ne partage pas ce tronçon avec une charmante thaïlandaise
mais avec un charmant ingénieur qui a rempli l’espace entre
les deux lits avec sa guitare, son sac, ses valises, son ordinateur
et je ne sais plus…
Mon voisin est curieux
mais complexé. Un thaïlandais parle un mauvais anglais si on
le compare à celui d'un indonésien ou d'un malais. Je comprends
à travers ses explications qu'ils ont peur de parler avec les
touristes et refusent même leur proximité. A Medan et partout
en Indonésie nous sommes constamment abordés par des jeunes
qui interrompent jusqu'à nos lectures ou notre déjeuner dans
la simple intention de pratiquer leur anglais. Ici il est vrai
que si je demande mon chemin je rencontre en général des regards
effarés.?
Nous parlons religions. Il
est bouddhiste et croit aux fantômes.
" And
you ? " me dit-il
" J’y
croirai dés lors que je les verrai. " répondis-je en
cartésien.
" Et
si tu meurs, tu vas en paradis ou en enfer ? "
" Je
pense passer quelque temps en enfer avant d’aller au paradis
puis me réincarner. "
" Combien
de temps ? "
" snake
snake fish fish (*)...Je
ne sais pas, cela dépend de mon karma ! "
Takatadum, takatadum, takatadum,
les couchettes première classe sont presque luxueuses, mais
la voie ferrée est calamiteuse, ça saute sans arrêt. Le
luxe consiste en un service de dîner à bord, la vente de cartes
pour touriste, et un menu avec des plats locaux mal réchauffés…
Un agent-contrôleur déplie
les banquettes et les installe en lits superposés. Je découvre
des toilettes trempées car elles y font aussi de douche. Mais
ils y ont inventé, luxe suprême, le papier et la chasse d’eau.
Sur mon ticket j’ai droit
à cette délicieuse annotation :
Animals
or strong smell foods/fruits
are
not allowed in air conditioned coaches
http://www.srt.or.th
Les durians carrément interdits
dans les aéroports et les lieux publics de Singapour sont ici
directement visés. Les chaos
du train rendent difficile l’écriture de mon journal.
Arrivée dans une capitale
qui grouille de monde. Sac au dos dans le quartier des routards,
je suis sans cesse sollicité. On m’a même proposé une chambre
avec massage, une autre où je devais dormir sur mon sac, un
dortoir complet. Je termine dans une sorte de vieille bicoque,
une feuille de contreplaqué me séparant des douches toilettes.
12/1/2003
- A lucky day
Chaque jour, je ressens un
peu plus l'approche du terme de mon voyage. Avancent aussi mes
réflexions sur le retour.
Ce matin j’erre, je me laisse
guider par mes grandes enjambées. Et un whereareyoufrom,
la quarantaine m’aborde. Méfiant par habitude devant un homme
trop prévenant pour le touriste que je suis, je le laisse m’expliquer
qu’aujourd’hui c’est mon lucky day car je peux profiter
du dernier jour de promotion du tourisme ( je deviens deux fois
plus méfiant). Je suis very lucky car pour 20 baths (1
euros= 43 baths), un tuktuk sponsorisé par le gouvernement peut
me balader et s’arrêter où je veux, pourvu que ce soit en des
endroits agréés par le ministère du tourisme.
Un quart d’heure de riche
conversation et quelques mots échangés en français me font comprendre
que j’ai à faire à un thaïlandais educated. L'homme prend
mon plan et inscrit en thaï les destinations qu'il me recommande
de visiter. Et il me pousse vers un tuktuk en me répétant
plusieurs fois " It’s your lucky day ".
Un étudiant fait démarrer l'engin au quart de tour au point
que je dois maintenir mon chapeau d’une main et m’agripper de
l’autre.
Dans la cour du temple,
devant un attroupement de touristes, une rangée de moines fait
face à un homme assis seul sur une chaise. Je m'approche du
groupe pour interroger l'un d'entre eux. L'homme reçoit l’ordination,
rasé, tondu sous mes yeux.
" Now he is a monk
" me dit le type en orange. Et c’est devant le lucky
temple que je rencontre un français, cuisinier à Lyon. Il
se paye régulièrement ses vacances en Thaïlande en faisant un
trafic "légal" de pierres précieuse.
Pour cent baths t’as plus
rien. Faux! Pour cent baths t’as une chambre d’hôtel où sur le mur t’as marqué " you better
call it love " et toutes sortes de numéros de téléphone.
Mais dans cette pièce que
j'appellerais un réduit, t’allongeras jamais tes pieds dans
le sens de la largeur. Et un pilier montera devant ton lit,
t'empêchant d'ouvrir complètement la porte. Et une aération
donne tout de même vers le couloir – Un luxe ! Un luxe
qui évacue les chiottes à travers ma piaule !
La saleté s’écrit sur le
mur comme un poème, comme une histoire. Chaque couche raconte
une histoire des habitants de ma piaule. Et je préfère
ne pas lire celle de mes draps. " you better call it love ".
Dans la rue en bas du "Central
guest-house", un tri-roues, un cinq pattes vend des
pattes d'insecte grillées en une sombre friture.. Et à coté,
je ne le crois pas, huit, je les ai comptés, huit cafards bien
noirs carbonisés…
Et j’ai cette chance, une
cliente. Elle demande ce gros cafard devant mes yeux. Il lui
enveloppe une poignée de pattes noires et place l’insecte dessus
délicatement. Pas d’appareil pour la photo ! ! ! !
Délicieux Bangkok, paradis
des achats. J’y trouve tout, tout ! ! !Tous les compacts de la terre y sont copiés.
Un CD à 100 baths, pour le prix d’une nuit dans ma cellule.
Car je paye ma nuit exactement ce prix. J'ai trouvé certainement
la crèche la moins chère de Bangkok.
13/1/2003 - Bangkok
Matin. Les vendeurs de tout passent le temps à rien.
Je me taille en bus.
En fin d’après midi j’entreprends le centre commercial de Bangkok,
immense plate-forme moderne où toutes les inscriptions sont
antitouriste-en-thaï.
Les hôtesses d’accueil sont charmantes. Je
leur demande le rayon papeterie. Comprenant à peine l’anglais
et ne le parlant pas du tout, elles orientent des thaïs en pagaille
mais me lancent dans une mauvaise direction.
Baladeur mp3 en oreille, j'ai trouvé un compagnon
qui me ferait presque oublier mon appareil photo: "Black
trombone, monotone, le trombone c’est joli, tourbillonne, gramophone
et bouillonne mon ennui… " Bien joué Serge !
Cette journée sera sans rien. Un luxe.
Une simple visite d'un temple et de son bouddha doré, un autre
suit, célèbre pour son immense
bouddha.
Journée vide? Oh
non ! Quatre café internet pour remplir ces mini-disques
qui me feront écouter la musique des deux derniers mois. Fichtre
diantre ! Deux mois seulement. Il me faut les prononcer
pour les entendre. Le temps se remplit de ce qui vient, et bienheureusement
de ce qui va venir. Alors un temps pour tout et tout a un tant.
14/1/2003
– Central Hostel
Dans mon hôtel Central à
100 baths t’as que ça, t’as intérêt à être mince pour rentrer
après minuit. Une chaîne ferme la porte, te laisse passer si
c’est pas trop gras. Si t’es pas dodu, si t’es faible en Asie,
tu meurs. Impossible de grimper les hautes, les très hautes
marches du temple, te relever des toilettes et résultantes…
Retour d'un temple où des
oiseaux sont pris en otage. On marchande
Ben Laden, Saddam Hussein ou Bush empalés à bout
de pique. Juste devant, un vieillard m’aura attendu à la
terrasse d'un café. Ainsi auront passé les premières heures
après mon réveil.
Le tuktuk, ce tricyclomoteur
d'enfer ne distingue rien et ne craint rien. Dedans t’as la
seconde d'avoir peur de rien, crever ou faire confiance. La
tête coincée sous l'abri en toile, tu es aveugle, aucun spectacle
sinon en te retournant. Le tuktuk de Bangkok est tout un poème.
Alors Alexis, instant frayeur
de rien, sinon celle de rentrer et de recommencer.
Mon site marque 3483 visiteurs.
Je note et informe seulement sur l’Indonésie. Seules les quelques
personnes réalisant un site on-line en se déplaçant peuvent
imaginer, mieux comprendre, le temps ou l'énergie de communiquer.
Sur le web, les amis me souhaitent sur bon retour ou bonne année.
Ils me la veulent selon moins tourmentée ou spéciale. Parfois
même ils me la souhaitent moins gonflée.
Je réfléchis et me
la souhaite déjà belle, mouvementée, dans la continuité du changement
sans trop de balancier. Le passage au point d’équilibre est
cependant nécessaire. Equilibre L’Oréal - Famille - Paris. Pétain
est mort.
Cet après midi j’ai
continué mes collectes: Choix de CD, cybernet et minidisques.
La ville est pourtant trop mégapole pour moi. Profiter véritablement
de Bangkok est abandonner temples et visites, rester dans une
chambre et réfléchir. La suite reste simple finalement. Rentrer
à Paris, poser mon sac et discuter heures ou journées avec mon
père. Reste à penser à emménager, veiller à être reposé pour
travailler. Car la plupart me croient en vacances là-bas.
Bangkok: Sur
cette terre vous êtes toujours abordés, accostés… Mais que vous
proposent ces bangkokiens ? "Lady
with the pussy shaved (sic), tuktuk, visas et tours…".
Le reste s'étale sans précaution d'orthographe sur les
trottoirs.
"Where do you go"
est aussi un sport local. Je ne peux plus dire le Jalang,
jalang indonésien ou malais.. . Machinalement, je reprends
juste "this way", la main désignant vaguement
le prolongement de la rue sans
jamais m’arrêter. "This way" pour exprimer
énergiquement un "Fiche moi la paix".
Soir d'un tour. Encore un
café à touriste… Un skin déambule maqué pour ses vacances à
une thaïlandaise en mal d’argent. Les touristes sont en mal
de sexe. Elle est toujours jeune, paraît tellement plus évoluée
que son ventripotent skin-head au blanc tee-shirt. Peu importe
finalement. Ils trouvent chacun leur compte. Il paye, elle est
satisfaite. Il est heureux.
La rue est un spectacle. Jack fruit et fruit juice en tous genre. Mes tongs se décollent à nouveau.
La voie appartient aussi aux tailleurs de tête. Aujourd'hui
pour la deuxième fois on me propose de me raser la crâne, en
laissant les cotés. "It is nice" assure-t-elle
en me montrant une photo de mannequins "It will suit
you."
Caméléon en vadrouille,
je peux essayer. Pourquoi pas puisque j’ai encore trois mois
pour revenir à la six-vie-lit-ta-ration. Pourquoi pas ?
La véritable question est pourquoi ? Et celle la ils ne
me la posent pas.
Je n’ai peur de rien
ni du résultat. Devenu un vrai radin à force de marchander je
m’offre toujours des questions auparavant superflues. Et tellement
essentielles. Pourquoi ? Ce mot simple et essentiel revient
encore, excellent titre pour un bouquin!
15/1/2003 - Bye bye Bangkok and
Good morning Vietnam!
Je préserve un peu ce cahier
que vous ne pouvez voir sur le net. Il a besoin de soins et
je le bichonne au Central, au super
centre commercial comme ils disent. Une jeune fille
sous les poufferies de ses camarades me plastifie gentiment
la couverture comme l’aurait fait autrefois ma maman. Elle recevra
sa photo sur son email gracieusement. Et ce sera son compliment.
Mon voyage n’est pas d’intérêt public en Thaïlande mais j’ai
droit à plus que de la sollicitude quand j’explique que je prends
soin de mes cahiers.
Today qu’ai-je donc
fait ? Sinon enregistrer des CD copiés à peu de frais et
prêts à être expédiés…
Aux aurores, j'ai
refusé taxis et tuktuk…Ce matin, j'ai acheté, enregistré trois
CD encore. Que du classique mais quelle bonne idée !
Midi arrivant, j'ai visité
un marché
flottant où rien ne flottait, pas même un touriste, le commerce
n'étant pas en activité ce matin. A l'aube, j'ai déambulé sur
un pont ferré qui m’a mollement
fait penser à celui du pont de la rivière Kwaï.
Le long retour à pied
m'a marqué. Les marchés
sont une source extraordinaire d'étonnement.
Et le soir j'ai gravé mes
photos… Récupéré in extremis mon passeport et mon billet d’avion
du lendemain. Le Vietnam! Enfin!
L’apothéose sera peut-être
le Laos – mais je n’ai jamais écrit que j’ai refusé cinq fois
un jus d’orange, trois fois une fille que l’on voulait me mettre
pour quelques baths sur les bras, essuie-glacé des taxis qui
tournaient en maraude. Refusé toute sorte de sollicitations.
Mais c’est facile ici. On vous cherche, on ne vous trouve pas
et on se tourne vers un autre. Vous n’êtes pas agressé mais
fortement sollicités. Un non et aussitôt vous êtes abandonnés.
Demain, le Vietnam négocié
sur Air France!
Lexique
Ada :
Il y a
Kob khun krub: Merci
( dit par un homme )
Kob khun ka:
Merci ( dit par une femme )
Sawasdee
( ka ): Bonjour, bonsoir
Snake
snake fish fish: Un petit peu
ET LA SUITE AU VIETNAM ...
LA
THAÏLANDE EN 13 SUBJECTIVITES :
Pays: JJLLL
Population: JJJLL
Paysages:
JJJJL
Alimentation:
JJJJL
'Bon marché' de la vie:
JJJJJ
État des transports:
JJJJJ
Communication, Internet:
JJJJJ
Propreté: JJLLL
Envie d'y retourner :
JLLLL
Villes
préférées: Bangkok, mais je n'ai vue que celle là!
Mots
les plus entendus:
Sawasdee
Pas
Glop: Phuket et son racket.
Glop
Glop: Le coût de la vie
Impression
générale:
Bangkok est une mégapole avec son ghetto à touristes
Regrets / Pas le temps:
Peu de temps en général. Le nord de la Thaïlande.
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