Australie - Tour et Détours d'Alexis Solovieff

Guide du routard

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Nouvelle Zélande   Indonésie...

Australie

 

 

5/10/2002

5/11/2002

 

 

19 millions d'ozzies

14 fois la France

3 fuseaux horaires

Une île, un continent

Tous les climats du tempéré au tropical en passant par le continental

 

 

 

 

Etape la plus personnelle et la plus centrale de mon voyage.

Je suis exactement à mi-parcours, à mi-durée, au centre de ma réflexion.

C’est ici que se trouve mon centre de gravité, quelque part à Sydney, entre Bondi beach et Darling Harbour.

L’Australie est aussi le pays où j’ai inscrit la plus belle année de ma vie.

Jeune homme, j’y ai écris de merveilleuses rencontres humaines et les bases fondamentales de ma future existence.

Jeune marié, j’y écris les premières pages grises d’un roman noir.

Quel en sera le troisième épisode?

 

 

 

 

6/10/2002 : Melbourne – Première nuit en Australie

 

Melbourne:  3 200 000 âmes

 

 

"Il faut bien que je supporte deux ou trois chenilles si je veux connaître les papillons."

Fleur Antoine de St Exupéry

 

 

            Vol vers Melbourne. Excitation, l’Australie et Melbourne que je ne connais pas encore, cette vieille cité qui regarde de haut Sydney. J’arrive à 23 heures 23 dans la deuxième ville du pays sans savoir encore ou je vais dormir. On recule les montres de deux heures.

 

            Minuit à Melbourne. Information Desk. Madame prend un air embêté. Melbourne est plein, complet,... Les divans de l’aéroports sont confortables vous savez... Where is Franck ? He is the one who knows... Je n’avais pas prévu que Melbourne accueillait aujourd’hui les World Master Games. Fichtre ! 25000 athlètes de 27 pays sont là. Oh my goodness gracious me !

 

            Franck ressemble à ses culbutos, vous savez, ces jouets oviformes lestés pour toujours reprendre leur assiette. Il gagne 700 dollars australiens pour offrir un free lift aux backpackers. Debout depuis dix heures, il reprend son job demain à la même heure. Dans son bus, une étudiante binoclarde descend au Ritz pour le décorer. Mon chauffeur  me stoppe dans un repère crasseux.

 

Premier backpacker à Melbourne.

            Dieu que tout est sale ici! Je me suis offert pourtant le dorm. le plus cher (Un dorm-quad pour 21 euros), pressentant l'endroit à la faune circulant sur le trottoir devant la porte. Je dois dormir encore habillé et ce sera ma dernière nuit dans cet endroit.

            J'arrive le troisième. Brève présentation avec mon premier compagnon de chambrée (Un autre pionce), et je me hisse sur le lit superposé.

 

- 'G’dy, I'm Alexis, Wheryoufrom?' (Admirez mon accent...)

- 'Franck from England, and you where you come from?'

- 'I just arrived from NewZeeeelland'

- 'Oh, John (Il désigne le lit en dessous du mien) is a kiwi mate'

 

Et ça donne le lendemain matin..

 

- 'Hi Franck'

- 'Hi John, Howryou doing?'

(Silence...)

- 'There are two guy up there...'

- 'No, just one mate'

- 'I am sure I've heard two of them tonight'

- 'No just one, He is from NewZeeeellllannd'

- 'Ah'

Il se rendort. Je packe et je pars.

 

 

7/10/2002 : Melbourne – Changement de backpacker

 

Un taxi tunisien me mène au YHA (8 par chambre et 23 dollars australiens mais grand luxe.) Badge ouvrant la porte principale et donnant accès au dorm., salle Internet, lounge T.V., salle restaurant, bourse aux livres, parking, laundry, ...

 

QUEENSBERRY HILL

YHA Melbourne

78, Howard St

NORTH MELBOURNE 3051

www.yha.com.au

 

 

Avant - Après ou les méfaits du diet coca sur une touriste melbournaise.

 

            Melbourne est une ville intelligente. Auréolée il y a quelques temps comme la ville où il fait le meilleur vivre, elle sait marier avec subtilité le vieux et le moderne. Des rues larges comme deux ou trois boulevards voient circuler des tramways de toute forme et de tous ages. Les trains sont verts ou rouge impérial, parfois couverts de publicités détergentes ou explosives.

Etonnante ville!

 

Fascinante cité!

Les gratte-ciels s'accouplent à des églises, s'adossent à des immeubles victoriens grisâtres où abritent de vénérables édifices, deviennent cônes ou tours à la George Orwell.

 

Splendide Melbourne!

            La gare imposante est lumineuse, le port offre aux joggers une piste idéale pour leurs courses matinales.

 

The Windsor Hôtel fait face au parlement de Melbourne. Haut de forme et queue de pie, un portier d'un age respectable salue avec une distinction toute britannique des personnalités sortant de l'hôtel. Cet homme a une telle retenue que j'ose à peine l'aborder. Adam Keast commence à sourire quand je lui raconte mon voyage. Ses yeux s'éclairent quand il évoque sa jeunesse d'aventurier et la relative vanité de son palace. Le vieux monsieur termine soudain son entracte pour accueillir une élégante personnalité politique d'un léger salut de tête. Le portier m'invite ensuite à entrer admirer la fastueuse salle des bals.

 

 

The Windsor

An Oberoi Hôtel

Adam KIEST

Chief Concierge

103 Spring street

Melbourne

Victoria 3000

Australia

www.thewindsor.com.au

 

 

 

 

 

 

8/10/2002: Melbourne – Vignoble – Ver géant – Penguin parade

 

            Matin. Voilà qu’il tombe des hallebardes à présent ! Après mes chaussures, mon pantalon fatigue. Les coutures s’usent et je dois trouver un tailor de toute urgence.

 

 

            Je visite un wineyard. Agréable balade au milieu des cèpes. Des crimson rosellas, superbes perroquets bleu-rouge s’envolent au-dessus des vignes. Je goûte un dry riesling remarquable. Puis la dégustation se poursuit avec cabernet sauvignon, shiraz, pinot noir et je refuse le muscat. Il fait chaud, et tout ça me tourne un peu la tête. Voici la publicité de l’endroit. Information et newsletters sur demande.

 

This month we’ve got:


- What’s happening in the vineyard
- How Bena got its name
- The perfect summer drink, 2000 Riesling
- A short history of Riesling
- This months wine specials
The Gurdies Winery is Australia’s leading producer of low-preservative, clean, fruit flavoured  wines
 

 peter.svans@telstra.com

 

 

 

            Et je visite la ferme ou se trouve le giant worm, le plus grand ver de terre du monde !!! On y apprend tout. Est-ce qu’il sent, est ce qu’il entend? On nous grossit les objets afin que l’on puisse se mettre dans les annelures de l’invertébré! Gigantesque musée avec des photos parfaitement ridicules. Mais bon, ils sont fiers de leur vers.

 

            Puis visite du Koala conservation center. Fascinant marsupial que cet animal dormeur... symbole de l’Australie. Ils sont accrochés comme des peluches aux eucalyptus. Parc naturel ensuite avec les incontournables kangourous, emus, wombats, et un lézard avec qui je sympathise tout de suite.

 

 

            Le soir, je vais à Phillip Island, à 120 km de Melbourne (2 heures de bus) pour assister à la célèbre penguin parade. Le bus fait une courte halte on the way devant les Nobbies, îlots sur la pointe ouest de Phillip Island. Splendide coucher du soleil. des goélands et des silver gulls nidifient par centaines.

 

Un peu plus loin, un immense centre attire les milliers de visiteurs quotidiens pour la parade. On est forcément étonné et touché par cet évènement qui attire plus de 500 000 personnes. Cette attraction concurrence directement Uluru (Ayers Rock) en affluence. Certains d’entre nous on fait le déplacement de Malaisie juste pour les voir.

 

            Les plus petits pingouins du monde pèsent à peu près un kilo et mesurent environ quarante centimètres. Ils ne vivent (comme tous les pingouins) que dans l’hémisphère sud. Donc, seuls les cartoonistes peuvent faire rencontrer ours blanc et pingouin. C’est un oiseau qui veut se faire poisson, prenant le cycle de l’évolution pour une fois à rebours. Ils sortent de la mer au crépuscule pour retrouver leurs nids en colonies. Et les touristes sortent de Melbourne au crépuscule pour rejoindre la penguin parade par bus de cinquante.

 

            Une rampe nous conduit dans un chemin très balisé vers la plage, le spot ou on voit le mieux les fairy ou little penguins.

 

 

18h50 : Rien. Attente électrique.

 

19h00 :           En l’espace d’un instant, apparition magique au loin...  des « huk huk.... » et des petites taches blanches sortent de l’eau. Quelques-uns repartent vers la mer, puis retrouvent leur confiance et reprennent le chemin de la plage dans une belle bousculade.

 

            Juste sortis de l’eau, ils marchent lentement sur des rochers, puis courent sur la plage, pausent en groupe pour reprendre une calme marche dandinante vers les dunes. Environ 500, ils arrivent par groupe de 50. Ces charlots miniatures s’arrêtent parfois immobiles épuisés par leur marche ou leur digestion. La plupart sont bagués. Ils sont mignons, charmants... Puis ils repartent, tête au vent ou parallèle au sable. Petites jambes pour de grands pieds situés à l’extrémité arrière de leur corps, ces volatiles sont de piètres marcheurs. Leurs ailes atrophiées leur servent tout juste à garder leur équilibre pour grimper les dunes. Ni farouches, ni agiles, ils semblent complètement indifférents à l’effervescence et aux cris que provoque leur défilé. Mais ni flash ni appareils photos. Tout cela est interdit et contrôlé à l’entrée.

 

            Arrivés devant leur nid. Ils entament d’étranges et discordants duos vocaux (L’un d’une note exhalée et l’autre d’une note inhalée). Certains lancent de furieux kak kak kak pour effrayer les concurrents s’approchant trop des abords de leur nid.   

 

 

www.penguins.org.au

 

 

 

 

            Organisation de mon trajet jusqu’à Sydney. Après avoir longuement hésité, je choisis de faire une halte dans la capitale on the way to Sydney, Canberra est habité de mes meilleurs souvenirs jusqu’à maintenant, Je coupe de cette façon le trajet de douze heures en huit plus quatre heures.

 

            Je découvre à la bibliothèque d’état de Melbourne l’épopée de Burke et Will. Le 20 août 1860, 19 hommes, 23 chevaux et 26 dromadaires (!) partent de Melbourne pour tenter la première traversée du continent vers le Nord, sous le commandement de Robert O’hara Burke. Seul un membre de l’expédition survivra. On mesure à travers les reliques exposées (Morceaux du tronc prés duquel Burke est mort de faim, sabot de son cheval, mâchoire d’un dromadaire) combien cette histoire pèse dans l’inconscient historique de ce peuple aux racines si légères.

 

www.burkeandwills.net

 

 

Coût de la vie

-               Un backpacker (dormitory) coûte aux alentours de 20 AUD

-               Bus Melbourne Sydney (avec ou sans escale Canberra) 65 AUD

-               Une bière 4,5 AUD

-               Une heure de connexion Internet 4 AUD

-               Fish and Chips 6,80 AUD à Bondi

 

 

 

 

9/10/2002: Départ vers Canberra

 

 

The traveler sees what he see, the tourist sees what he has conme to see

Gilbert K.Chesterton

 

 

Canberra :    308 100 âmes

Capitale de l'Australie

12 millions d'arbres plantés

 

 

7h15' -  Départ de mon bus pour Canberra, check-in 15 minutes avant.

6h45' -  Ma montre bipe.

6h50' -  Je réalise mon erreur, saute dans mon pantalon et check-out à l'accueil du YHA qui conseille un taxi. Minutes interminables  suspendues à la détestable musique circulaire de mise en attente. Taxi jaune et chauffeur indien perdu dans ses amabilités, regard zen mais esprit embrouillé dans ses pensées.

 

- My bus is leaving mate!

Je dois l'orienter dans les larges avenues de Melbourne.

 

7h13' - Bus Check-in.

- It's pretty cold outside!

- I don't bloody know, I was in my bed half an hour ago.

Elle se gausse!

 

 

15h -  Arrivée à Canberra.

 

 

 

Antipub d’un guide pas rusé :

Le petit déluré devrait retourner à ses critiques de restaurant et autres lieux suburbains français.

Aux rédacteurs de l’extract country guide of Australia :

Camberra s’écrit Canberra

Sidney s’écrit Sydney

Pinguoin s’écrit pingouin

etc…

Les foster’s (Bière du NSW) n’existent plus en vente locale depuis des années.

Le change évolue dans le guide entre les pages 9 et 34 (le dollar australien passe de 0.55 a 0.59 euros)

Et puis, il serait temps de redonner à l’Ayers Rock son nom officiel Uluru

 

 

 

 

 

 

Le soleil est bien enfoncé derrière d'épais nuages. Les avenues bordées d'eucalyptus et les noms de rue et de quartiers me sont familiers... Yarralumla, Barton, Turner, manuka, Queenbeyan, Kingston, Civic, Deakin, ...

 

Canberra a mûri. Canberra est devenue adulte. Une grande ville, de nouveaux immeubles, le nouveau parlement est achevé. Il est enfoncé sous terre et, dans un nouvel élan écologique, recouvert de gazon. Les habitants disent que c’est le seul pays au monde où les citoyens peuvent marcher sur la tête de leurs politiciens.

De grands bateaux proposent désormais des croisières (!!) sur le lac, et des double-deckers font des ‘Canberra city tour’.

 

Ma visite de deux demi-journées s’apparente un peu à un pèlerinage. Chez Gus, le café où on se retrouvait entre amis, dans cette maison j’ai vécu plusieurs mois, l’ambassade où j’ai travaillé … C’est sans aucune nostalgie que je revois ces endroits, avec une certaine curiosité cependant.

Seul le destin de mes amis m’intéresse finalement. Leur vie a souvent suivi un parcours spectaculaire, jamais ordinaire. J’ai pris le parti dès mon arrivée dans la cité que la ville que je veux voir n’existe plus que dans des souvenirs édulcorés.

 

L’ambassade elle aussi s’est épanouie. Une nouvelle entrée somptueuse sépare l’ancien bâtiment d’une nouvelle aile construite peu de temps après mon retour en France. Trois rescapés sont encore là. Danièle, Miles et Odile.

 

 

www.ambafrance-au.org

 

            Feu ma brave Valiant Chrysler qui doit être devenue une respectable pièce de musée et que je ne retrouverai plus que sur internet.

 

J’emprunte une voiture et constate que c’est sans difficulté que je «pompe» avec l’accélérateur pour chauffer le starter, anime l’embrayage, l’inversion des pédales, main gauche sur l’embrayage et la conduite à gauche. Hésitations au rond point, essuie-glaces en guise de clignotants, à part ça, réflexes still intacts.

 

 

La voiture me conduit sans difficultés sur les bords du lac lake Burley griffin. De charmantes ladies de Sydney partagent leur brunch avec des cygnes noirs sur les bords du lac. Je retourne à la National Gallery of Australia. Et y retrouve avec bonheur les Bourdelle, Rodin (Bourgeois de Calais), Gaston Lachaise (Figure flottante) et Houdon dans le jardin du musée.

 

Ma visite ne durera que deux demi-journées.

Darren est l’ambassadeur des aborigènes et habite dans une sorte de tente en face de l’ancien parlement. Une impressionnante montagne de rondins de bois jouxte sa cabane. Elle sert à entretenir un feu qu’il me montre avec fierté. Ca fait 14 ans qu’il brûle sans discontinuer, comme celui du soldat inconnu. On discute liberté et droits de l’homme. Je lui ai promis de parler de lui et de sa cause.

 

Je lui demande quelle photo serait la plus représentative de son action, de sa cause et de son peuple.

-          In front of the fire, brother

-          It is our fire, and then brother, I’d like you to burn some leaves on it. It is the way we express each other our friendship.

 

Je dépose symboliquement quelques feuilles d’eucalyptus sur le feu en signe d’amitié et abandonne mon nouveau frère.

 

 

Darren Bloomfield

oursacredfire@yahoo.com

 

 

 

 

 

La telstra tower est visible de partout. Seulement 195 mètres mais une des fiertés de la ville. Les feux de forêt laissent échapper des volutes au-dessus de la capitale. Un violent incendie a encore fait des ravages hier à Sydney.

 

 

 

Tout le monde (sauf le petit malin) m’a parlé du ‘National Museum of Australia’. Ce brand new museum a tout !

 

Tout d’abord un espace et une vue fantastique sur le lac. Le musée présente les grands moments de l’histoire australienne dans une architecture à couper le souffle. Les architectes de l’édifice semblent avoir eu tous les droits et toutes les audaces. On visite un espace très interactif, grand frère créatif de l’esprit créatif de celui du musée de la Villette à Paris. De plus l’entrée est gratuite.

On y trouve en vrac concerts de musique, films sur grand écran, conférences et expositions itinérantes, …. Riche, créatif et vivant, ce musée est une grande réussite.

 

www.nma.gov.au

 

 

Dans les arbres de la capitale, les magpies nidifient et commencent à être agressifs. Dans un mois, il sera dangereux de circuler sous les arbres, les hitchcockiens volatiles attaquant en piqué. Ces pies, gros comme des corbeaux font partie intégrante de la cité, tout comme les kangourous qui attendent l’hiver pour venir se réchauffer dans la ville.

 

 

 

 

9/10/2002: Sydney – Arrivée - Bondi beach

 

Sydney:                    3 986 700 âmes

 

            Je trouve un repère à voyageur sympa et très central avec une vue super-gégé de ma chambre.

 

           

 

Première baignade à la plus célèbre plage de Sydney: Bondi beach. Ici, j’ai toujours voulu construire mon château.

 

J’avais oublié que le sable pouvait être aussi blanc, qu’il était aussi fin. Il fait bloody cold du fait d’un vent glacial. La température de l’eau est de 17ºC, celle de l’air de 20ºC C’est assez pour se baigner.

 

La plage a gardé la même physionomie. L’ouest pour les surfeurs, les plus expérimentés étant toujours prêt des rochers, là où les vagues sont les plus impressionnantes. Je pique une tête entre les deux drapeaux jaune et rouge. Baignade, footing, baignade… Le vent soulève des lames énormes. C’est une vraie tempête à présent. Mouettes et pigeons ne tiennent sur le sable qu’en marchant transversalement et je ne tiens plus debout dans la mer déchaînée…

 

 

 

10/10/2002: Visite de Sydney

 

 

La plus belle baie du monde. La cité est toujours resplendissante de beauté.

 

           

La ville est toujours aussi belle et imprévisible. J’admire avec un aborigène un joueur de didgeridoo à Circular quay. Et traîne mes chaussures le long des bords du quai planté de superbes jacarandas. (arbres aux superbes fleurs mauves).

 

 

            Le monorail dessine des courbes parfaites.

 

 

 

 

 

11/10/2002: Sydney - Retrouvaille de mes amis Sue et Graeme :

 

 

Dans le loft de mon vieil ami Graeme à Sydney, on parle sans discontinuer jusqu’au petit matin. Et c’est en limousine qu’on vient le chercher pour l’aéroport, les taxis refusant de se déplacer pour une si petite course.

 

Vraiment, l’amitié est gratifiante.

 

 

 

 

12/10/2002: Sydney - Retrouvaille de mes amis Sue et Graeme :

 

 

            C’est la débandade ! La couture de mon pantalon meurt à nouveau d’usure, la sangle de mon sac à dos se déchire par le poids de ses 20 kilos. Je vais faire réparer tout ça par un chinois.

 

            Bali vient d’exploser et Bali est sur mon chemin. Je dois m’arrêter, réfléchir, et certainement adapter mon itinéraire.

 

 

 

14/10/2002: Sydney – La caravane du Cross

 

Je trouve enfin un logement pour moi. En plein centre de King’sX, on a accroché une immense pancarte backpacker devant une charmante maison coloniale. Le néon vacancy est allumé.

 

-          Ther’s no more room, just a caravane

-          A caravane ?

-          Yes, and it is very cheap. Only 30 bucks. If you stay 4 nights….

 

 

Une habitation à roulette dans un jardin. Les précédents occupants sont partis ce matin après trois mois. Pour 30 AUD, j’ai télévision, frigidaire, placards, deux divans et le calme au cœur de Sydney. Je rêve..

 

Cet établissement est tenu par une très aimable colonie viet’. Linh m’accueille avec un charmant sourire et de superbes longs cheveux noirs, lisses et parfaitement lustrés. Thu est un peu bourrue, mais il faut la connaître. Le proprio tient une bakery, et on a donc des pains de toutes sortes à profusion tous les matins for nothing !

 

 

CROSSROAD BACKPACKERS

174 Victoria Street

KINGS CROSS 2011

ABN: 12 093 530 931

Ph: 02 9356 4551

 

 

 

           

Premières courses dans les rues ensoleillées du quartier. De superbes acacias illuminent les rues du quartier.

 

 

15/10/2002: Sydney - Prolongations

 

            Météo : Sydney 23 degrés, Ayers Rock 32 degrés.

Les terribles évènements de Bali, la température clémente de Sydney et le confort relatif de mon logement privé dans un jardin me persuadent de prolonger mon séjour ici de dix jours.

 

120 AUD pour cinq nuits supplémentaires, c’est une bargain mate.

 

Chez Qantas, le premier changement est gratuit, et je peux même swapper Bali pour Singapour gratuitement du fait de l’actualité.

 

Je suis exactement à mi-parcours, camarades. Géographiquement et temporellement. Je ne me sens pourtant au milieu de rien dans cette caravane.

 

            Le temps est désormais un bon ami qui ne va plus me presser. La télé diffuse des nouvelles en russe, en espagnol. Je me concentre….

 

            J’avale ensuite un breakfast spécial en face du pink pussycat. Le quartier du Cross a changé. Des nouveaux tunnels, des immeubles détruits ou reconstruits, une population beaucoup plus dense, mais l’esprit reste bien là.

 

 

 

 

 

16/10/2002: Sydney – Bondi Beach

 

            Je fais des visites de plus en plus fréquentes à cette bonne vieille amie qu’est Bondi Beach. La plage est restée la plage. Je repère l’hôtel qui pourrait m’héberger lorsque je serai fatigué de ma caravane.

 

 

17/10/2002 : Sydney Comptoir

 

Au comptoir.

 

-          U'right mate?

-          Yeah mate, I’d like a V.B (Victorian Beer) and a pavlova.

-          A scoona       (Taille du verre)

-          Yep !

-          Emmachisit ?            (How much is it ?)

-          Seven bucks             (One buck est un AUD)

-          Cheers

-          No worries

 

 

 

18/10/2002: Sydney – Potts Point

 

            A Potts Point, au pied de la fontaine, les ibis ne sont pas des hôtels mais des volatiles qui jettent leurs longs becs sur absolument tout ce qui ressemble à de la nourriture.

 

 

 

 

19/10/2002: King’s Cross – Tristesse et racisme

           

            Oui, les aborigènes boivent comme les Indiens d’Amérique. Oui, les policiers arrêtent leurs voitures blanche brillante devant ces rassemblements miséreux, et oui, c’est avec un grand sourire qu’ils confisquent et vident leur bière dans le caniveau.

 

            Aborigènes alcooliques et policemen racistes répressifs. Ce n’est pas un cliché.

 

            C’est vrai que les corps recroquevillés sur le macadam du Cross sont abos. A se demander si la misère ne fait pas partie de leur revendication. Pauvre peuple.

 

 

 

18/10/2002: Sydney – Bondi beach

 

            La lune est pleine, ronde, comme une hostie. Sur ma gauche le soleil est rouge flamboyant.

 

            Décidément, c’est ici que mon imagination a toujours construit les plus beaux châteaux.

 

J’admire, impressionné par ces jeunes stylés qui d’un splendide take off, manœuvrent un tube suivi de remarquables bottom turn (Virage en bas de la vague). J’en ai même vu un réaliser une boucle superbe sans le moindre dérapage. (Un turn de 360).

 

Pour ma part, juste un peu de body surf, pas de planche, pas de manœuvre mais du plaisir….

 

 

 

19/10/2002: Sydney -  Bondi Beach – Sydney Opera House 

 

            Quelques cheveux en moins, quelques kilos en plus, je reprends mes footings suivi de plongée dans la mer. Il serait inexact de dire que je retrouve des habitudes ici, mais je m’en crée de nouvelles. Locker, jogging, body surfing, jogging, douche froide au pavillon, fish and chips, bus vers bondi jonction et train vers le Cross.

Je croise toujours des plus jeunes, adeptes de la culture surf, piercing et tatouages, souvent le surf sous le bras. Les Chinois portent à longueur de journée leurs lunettes noires profilées qui leur donne des allures de grenouille jaune.

 

Le soir, je pars au Sydney Opera House. Il fait face au superbe Harbour Bridge. Je me fais le plus beau possible bien sûr. Pas de cravate évidemment mais mon plus beau tee-shirt, mes Reebok de St Petersbourg fraîchement nettoyées, seul mon pantalon de baroudeur (ouvertures latérales et jambes escamotables) et ma fidèle banana pack trahi ma condition de backpacker.

 

Grand Hall, 2679 places.

Director: Bruno Weil

 

Stravinsky:   Pulcinella: suite    (polichinelle)

Haydn:           Cello Concerto in C

Stravinsky:   Symphonies of wind instrument

Haydn:           Symphony N0 103 Drum roll

www.sydneyoperahouse.com

 

 

            Les photos à l’intérieur étant interdites, je croque la salle et les artistes. Le vieux monsieur beside me complimente sans arrêt mes esquisses. J’en perds dans la seconde mon crayon qui roule sous les sièges et sort tout de même discrètement mon appareil photo. Le concert est gorgeous ! C’est bien que je ne puisse plus dessiner. Haydn est le cousin occulté par le génial Jean Sébastien Bach. Suit Stravinski, Haydn again.

Deux saluts et le concert est expédié à son terme. Terminé, fini, ended !

 

 

20/10/2002: Sydney - Mourning day

 

            Mourning day, journée de deuil national. L’Australie n’avait jamais pleuré autant de morts depuis la seconde guerre mondiale.

 

Le ciel est bleu, insolent pour une telle journée. Je rejoins les milliers de sydneysiders sur Bondi Beach et me sens en vacances. Je vous choque certainement, mais je me sens dans une atmosphère de vacances. Seuls mes crayons et carnet m’empêcheront comme toujours de m’allonger complètement sur la plage. Des mariés paradent dans un cortège de Rolls Royces le long de la promenade devant le pavillon house.

 

Dans ma caravane, en allumant la télévision, je retrouve l’Australie en berne.

C’est une soirée émotion à la télévision. Retransmission en direct de Perth. On raconte à nouveau la tragédie…. Je ne sais pas qui chantait ce blues ce soir mais ça pleurait des deux cotés de la télévision. C’est impossible d’être ici et ne rien ressentir. Politiciens, speakers, interviewers ou journalistes portent tous un wattle, une fleur à la boutonnière. Le Parliament house est bordé de couronnes de fleurs, deux drapeaux sont dressés en berne sur le Harbour Bridge; l’Australie comprend et réalise ses morts.

 

Et les Australiens sont tellement concern par ce qui s’est passé. Témoignages d’enfants offrant leur pocket money ou l’argent de leur next christmas. 7 millions de dollars sont collectés ce soir. L’animateur termine l’émission la voix nouée ‘Keep giving, keep praying…’

Un océan de larmes ce soir…

 

 

 

21/10/2002: Sydney – L’Australie à la gueule de bois

 

Le Sydney Mornings Herald titre:

 

PM’S VOW « We’ll get the bastards ».

 

Le premier ministre parle comme la rue, parle pour le peuple…

 

Et vous allez avoir du mal à croire ce que je vais écrire ci-après.

Je ne suis pas joueur, encore moins flambeur mais j’ai voulu essayer une coin machine un soir, hier soir. Vingt dollars soit 2000 points, ou encore un peu moins d’une nuit de mon hôtel à deux roues. J’ai joué sans entrain, par curiosité, et je me suis arrêté après avoir vu la machine sonner bruyamment, s’emballer, tourner et m’offrir parties gratuites sur parties gratuites. Elle est devenue silencieuse et j’ai regardé stupéfait le compteur tourner de plus en plus vite…. Appelez ça comme vous voulez, j’ai eu une veine de …novice et suis parti avec ma mise multipliée par 75. Par soixante quinze je vous dis !

 

Pas de champagne, mais je m’achète tee-shirt et vêtements neufs, puis m’enferme avec mon butin dans mon hôtel à une étoile. Je savoure seul ma veine en répartissant mes biffetons dans mon static-home.

 

Pendant que je tape ces lignes dans mon cybercafé, ma voisine asiatique écris à une vitesse cybersonique en coréen. Trois ou quatre frappes pour une lettre sur un clavier qwerty. Impressionnant !

 

 

 

22/10/2002: A ‘Number one’ by the hairdresser

 

 

Fred vend des fish and chips à Bondi beach. Même réflexions que moi au même age. Il ne tient pas plus en place. France, boulot telecom, Irlande, back to France. A son retour, il restera trois semaines chez ses parents pour repartir en Australie. Il est déjà prêt à reprendre son voyage.

 

            Je passe devant une real estate. ‘Century 21’, vous avez certainement vu cette enseigne en France. Et un commentaire sur une auction me laisse pensif.

 

 

344 Arden Street

COOGEY BEACH

5 BEDROOM * 2 STOREY * RENOVATED *

PARKING * STROLL TO BEACH FRONT

EVERYMAN & HIS DOG WANT TO BE AT THE BEACH

 

 

 

23/10/2002: A ‘Number one’ by the hairdresser

 

Ca faisait partie de mon voyage… M’offrir le rasoir d’un coiffeur sur la tête…Je demande donc un number one :

 

-          Are you sure mate? This is a number one 

Et il me montre l’épaisseur de coupe de son rasoir.

 

-          Yeah, mate.

Arrête de me stresser vieux, et l’autre coiffeur de continuer...

 

-          Look what it is, only a millimeter… Did you have it before?

Shit, il me propose un number two puis un number one.

 

-          Ok for number two, mate…

 

 

Des mèches autour de moi, ça tombe de partout…Ma calvitie mûrissante est curieusement mise en valeur.

Ma foi, je deviens poussin au toucher de la cabessa.

Et je me dis, quitte à être poussin, va pour le number one… Et le number zero sera bienvenue en Asie…

 

       Et j’ai droit à la réaction emailique paternelle me gratifiant d’un affectueux commentaire horrifié.

 

 

25/10/2002: Sydney – Aquarium of Sydney

 

Le Sydney Aquarium du Darling Harbour est encore un aquarium me direz-vous. Mais c’est gigantesque et vivant ! Les underwater tunnels sont eery specatcular comme le précise le guide à l’entrée. Et ils ont eu la géniale idée de terminer ce festival piscicole par un glass screen géant sur un festival aquatique en fond sonore des saisons de Vivaldi.

 

            Un pingouin s’est échappé de la pinguin parade pour se reposer ici.

 

 

www.sydneyaquarium.com.au

 

 

 

 

 

25/10/2002: Sydney – Museum of Sydney - Imax Theatre

 

            Court passage au Museum de Sydney.

 

            Matin chagrin. Les nuages couvrent le ciel, je pars vers Imax, le plus grand cinéma du monde ou Tom CRUISE commente l'odyssée de l'espace en 3D.

 

            Le IMAX Theatre de Sydney (Prononcer Aïe Max) est situé sur le quai de Darling Harbour. Il y abrite le plus grand cinéma du monde en 2D ou en 3D. 10 fois plus grand qu’un cinéma traditionnel. On m’a pris pour un student (???) et j’ai payé seulement 14 AUD !

Awesome, I was truly amazed !!! Oui, c‘est impressionnant. Voici le programme pour ceux qui ont les lunettes appropriées  (Ne surtout pas avoir peur du ridicule J)

 

N

 

SPACE STATION  is the first cinematic journey to the International Space Station (ISS) - where audiences can experience for themselves life in zero gravity aboard the new station. Transported by the magic of the IMAX®3D technology, the audience blasts off into space with the astronauts and cosmonauts from Florida´s Kennedy Space Center and Russia´s Baikonur Cosmodrome to rendezvous with their new home in orbit 220 miles above Earth. Now people of every age and language can work side by side with their space-walking crewmates, building and inhabiting this unprecedented structure in space. The International Space Station is a technical marvel, unparalleled in scope and challenge. The astronauts and cosmonauts share the tensions and triumphs of their greatest challenge: hours of painstaking and dangerous teamwork in the deadly vacuum of space, to put the pieces together. The International Space Station is not humanity´s first space station, as the Russian SALYUT and MIR, as well as U.S. SKYLAB preceded this effort, however, it is a truly international effort to create a permanent research facility in space. SPACE STATION is the story of this unique partnership of 16 nations building a laboratory in outer space, a permanent facility for the study of the effects of long-duration exposure to zero gravity, and the necessary first step towards the global, cooperative effort needed if we are to go to Mars someday. The new IMAX-Lockheed Martin film is a home movie from humanity´s home-away-from-home.

 

 

 

 

 

 

Imax Theatre

Darling Harbour

SYDNEY
02 9281 3300

www.imax.com.au

 

 

            J'essaye de vous garder ici que mes bons moments, mais il s'est passé quelque chose aujourd'hui.... Je me suis fait dépouiller de mon argent fraîchement gagné en rentrant. Je me suis fait pillé dans ma roulotte. Il faut dire qu'elle ferme à peine, et que je n'y passe quasiment que mes nuits. Ce fut donc facile, je l'ouvre avec un trombone...  Seul l'argent s'est volatilisé. Tout le reste (passeports, billets, appareil photo  et C.B.) sont toujours avec moi. Ma muchilla hotel est heureusement payée en avance ainsi que tous mes vols. Budget serré à nouveau car je n'ai plus mon surplus. Je calcule mon breakfast.

 

            Tout est devenu cher à Sydney. J'évite à présent expositions, musées, ... Je calcule :

 

Salvador Dali Exhibit:                               27AUD       Trop cher. Bye!

Climb in the Sydney tower:                        20 AUD      C'était free d'antan. Bye!

Climb on the Harbour Bridge:                    70 AUD       Shit, bloody cher!

 

Petit déjeuner (Café + turkish toasts) :       5 AUD

Déjeuner sushi          :                              6 AUD

Dîner (3 Sushi pour le prix de 2) :               6 AUD

Coca eau et jus d'orange     :                     6 AUD

 

Locker Bondi beach (2 heures):                 1 AUD

Transport A/R KingsX - Bondi:                    5,60 AUD

Train A/R city:                                           2,60 AUD

 

 

 

 

26/10/2002: Sydney – Intendance avant le départ

 

J’ai pris l’habitude de breakfaster dans un charmant et souriant café. Je vous donne l’adresse car c’est super sympa et on a un terrible petit déjeuner comprenant un délicieux  turkish bread pour cinq dollars seulement:

 

Caffiend Cafe

40 Liankelly Place

Kings cross

Free internet access (20mn)

 

Et les sourires des proprios...

 

            Je consacre le reste de ma journée à faire réparer mes chaussures, avancer sur mon website, laver mes vêtements, régler mes nouveaux problèmes d’argent, l’intendance quoi...

 

 

 

 

28/10/2002: Sydney – Départ vers Yulara (Base d’Ayers Rock)

 

Sydney à Uluru :  28 octobre 2002 à 9h15 Vol: QF726

                                    2174 km         3h de vol

                                    Sydney :         21 degrés Celsius

                                    Uluru :             31 degrés Celsius

 

 

 

Yulara:                       2080 âmes

Ayers Rock est un des plus grands symboles de l'Australie. Ce monolithe se dresse au beau milieu du désert rouge, presque au centre de gravité du continent,

Toute cette région a une profonde signification culturelle pour les Aborigènes Anangu qui la connaissent sous le nom d'Uluru. Ce nom désigne aujourd'hui le rocher et le parc national qui l'entoure.

Le parc a été restitué aux Aborigènes qui le louent à L'Australian Nature Conservation Agency. Il est classé au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1987. J’en ai L’eau à la bush...

 

            A l’aéroport, je demande la direction des backpacker. Il n’y en a qu’un seul. Un seul ! C’est un restaurant à touristes, on y mange des assiettes tri-viandes emu-crocodile-chameau. Au cœur de leur terre, je croise trois abos seulement. Ici, je ne suis pas encore chez eux.

 

 

 

Pioneer Hotel and Lodge

Ayers Rock Yulara Drive,

Ayers Rock Resort Yulara

NT 0872 Australia
Phone : (+662) 913-6030 Fax: (+612) 94750180
outback_pioneer@australiarooms.net

 

            Vous payez ici un dormitory au prix du monopole soit 40 AUD.

 

            Finalement, je hais cette place. Il n’y a pas plus touristique que l’Ayers Rock resort, habité par 1000 touristophiles, et ayant une capacité d’hébergement de 4000 personnes. Je planifie déjà: Demain, Alice Springs, après demain Darwin, et enfin l’Asie. Je ne pense plus qu’à partir!

 

            Thank’s god, la nature ici est magnifique, extraordinaire, surnaturelle !

 

            La terre est sable, le sable est rouge, le rouge est pourpre. Les oiseaux sont punk (crested pigeons), le silence de la station est lunaire malgré les touristes. Les mouches vous collent à la peau et ma casquette est vissée sur mon duvet. Le soleil matraque.

 

            Non ce n’est pas la lune, c’est mars ou vénus ici. Les mag pies chantent et ne jacassent pas et d’étranges oiseaux couinent comme des peluches auxquelles on presserait le ventre sans arrêt. D’autres font des bruits de crécelle. Les corbeaux sont énormes, un yellow sand goanna de 1 mètre me regarde curieusement derrière un arbre, je suis sur l’étoile mystérieuse de tintin.

 

            Mais je ne veux pas rester ici. Le rocher et puis m’en va. Ni guide ni tour, juste le prix du shuttle pour le rocher.

Je ne me pose pas la question que tout le monde pose ici: climb or not climb the rock? Ils sont hips à être grimpés sur le mont sacré. Alors les pin’s et tee-shirt déclinent les deux versions. ( I’ve climbed Ayers Rock, ou I didn’t climbed Ayers Rock).

 

            Pour ma part, je ne suis jamais monté sur le toit d’une église, j’ai encore moins ascensionné le clocher d’une cathédrale. Et je suis en aboriland !

 

            A leur remarquable centre culturel, voici comment les indigènes avisent pacifiquement les visiteurs :

 

 

The existing Uluru climb is the traditional route taken by ancestral men on their arrival at Uluru. Because this path is of great spiritual significance, Anangu (the traditional Aboriginal owners of Uluru) rarely climb Uluru.

"Although Anangu have given permission for visitors to climb Uluru, Anangu prefer if you choose to respect the cultural significance of Uluru and do not climb.

"As well, the traditional owners have a duty to safeguard visitors. Anangu feel great sadness when a person dies or is hurt on their land."

 

 

Mes compagnons de dormitory, deux sympathiques allemands me racontent qu’ils ont fermé aujourd’hui le proche site de Kata Tjuta pour cause de chaleur excédant les 38 degrés. Dernière balade au crépuscule . Je verrai demain.

 

 

 

29/10/2002: Uluru (Ayers Rock) – Visite du rocher

 

 

            Dans les jardins du luxueux hôtel face au backpacker, je me fais offrir une visite guidée par le jardinier du palace. La végétation n’existe que grâce à ces 50 pompes qui puisent l’eau dans la source à 20 mètres au-dessous. Et, depuis janvier, il n’a pas encore plu!

 

            J’aurais dû me méfier de cette ville où on vend côte à côte chapeaux à larges bords, cagoules de montagne, moustiquaires et couvertures chauffantes.

 

            Shit ! Je sens les pattes de ces satanées flies sur mon crâne à présent!

 

            Plan rouge pour cet après-midi ! Mon bus part à 14h10, ce qui signifie 5 heures sous la canicule de Central Australia. Alors 2 litres d’eau, casquette, chiffon imbibé d’eau et moustiquaire anti flies !

 

            A 13 heures, je suis seul dans le shuttle qui me mène au parc. Il faut dire que la chaleur est assommante. Le cultural centre est très bien fait. No photo allowed in the premises!  Uluru mesure 348 mètres de haut et 9,4 km de circonférence.

 

 

“The tourists come here with the camera taking pictures all over. What has he got? Another photo to take home, keep part of Uluru. He should get another lens - see straight inside then. Wouldn’t see big rock then. He would see that Kuniya (python) living right inside there as from the beginning. He might throw his camera away then”. Tjamiwa, an Anangu elder quoted in “The Australian Way” October 1995, p. 22

 

 

Sans aller jusqu’à ces extrémités, l’endroit a quelques choses de magique qui exacerbe paroles et regards. Trente minutes plus tard, j'enfonce enfin mes reeboks dans le sable carmin en direction de la full base walk. Pas un lézard, pas un touriste, juste trois mouches qui suivent mes mains en essuie glace.

            Arrivé au pied du rocher, Il ne faut pas être aborigène pour être fasciné ou ému par le Uluru. Il est totalement magnétique et attractif. Une rampe en permet l’escalade, mais un panneau indique que les 38 degrés sont dépassés et l’accès est interdit…Uluru est rouge vénitien. J’entreprends le tour du mammouth. Le ciel se couvre alors et la chaleur devient cette fois écrasante. Une première colonie de touristes croise mon chemin.

-          G’dy mate (pron. ‘Goût d’ail maite’).

-          G’dy !

 La moitié du groupe est voilée d’une mouchetiquaire, l’autre préfère les insectes et le superbe décor. Une heure de marche suit sous le soleil et sans abri. Je découvre que le puissant rocher n’est pas lisse ; il abrite d'étranges grottes et ravins érodés. Toutes ces excavations sont en grandes parties fermées au public. Se sont des lieux magiques et sacrés pour ces mangeurs de termites. Ces endroits sont alors interdits à la photo et souvent fermés par des barrières. Des panneaux préviennent les éventuels contrevenants que violer ces espaces constitue une grave offence et sont passibles d’une amende de 5000 AUD. Interdits non seulement aux non aboriginals people mais aussi aux ineligible aboriginal.

       Le tonnerre gronde et je vois les premiers éclairs. Je vais peut être avoir la chance extraordinaire de surprendre le rocher sous l’orage !

            Les parois rouges, le ciel violacé, au loin le bush est en feu et laisse échapper deux  épaisses fumées. C’est mon dreamtime. Je m’asperge régulièrement. Ma casquette trempée d’eau et de sueur reçoit les premières gouttes de pluie. Un couple australien me croise complètement euphorique.

-          Uluru under the storm, it will be great mate

-          Great for sure

 

Puis une bourrasque violente, Je protège dans un sac en plastique appareil photo et documents. La pluie cessera ensuite après ces quelques gouttes. Le jardinier avait raison. Il ne pleut quasiment jamais ici.

    Je rejoins le minibus pour admirer le coucher de soleil. Tourisme de masse, dizaines d'autobus, minibus, 4WD, plusieurs centaines de touristes se pressent au point de vue aménagé pour cela à deux kilomètres face au rocher. Le ciel s’éclaircira, mais pas suffisamment pour percer complètement. Ce n’est pas grave, ce fut une extraordinaire randonnée et je sacrifie à la photo traditionnelle.

 

 

30/10/2002: Route Uluru - Alice Springs

 

Uluru – Alice Springs:                   332 km           5 heures de bus

 

            Dernier petit déjeuner en terrasse a Yulara. Un yellow throated miner plante son bec dans mon sachet de sucre et s’envole avec. Je fais un dernier plongeon dans la piscine de l'Outback Pioneer Lodge et cours prendre le bus pour Alice Springs: Le trajet vers Alice Springs est long, 5 heures.

La végétation rabougrie est constituée de petits arbustes verts et d'herbe jaune très dure.

La terre est damn rouge. Les arbres brûlés parfois fumant plantés sur un lit de cendre blanche et grise. Sinon du bush, du bush et encore du bush.

 

 

Alice Springs:                     25 520 âmes

 

Alice Springs a été construite en 1870 autour d'une source d'eau potable afin de servir de relais à la ligne transcontinentale du télégraphe. Située au milieu de l'outback australien, elle est complètement la cité des aborigènes. Ils sont partout, se déplaçant souvent difficilement, l'alcool pesant sur leur démarche.

 

Dans cette sorte de petit Bronx, des 4WD de police sont postés toute la nuit, gyrophares allumés. On me déconseille de sortir la nuit. Je vais jusqu’au pub situé à un block du backpack-accomodation. Le groupe de musique est plus que talentueux, absolument génial.

 

Mon backpacker est cette fois-ci très bon marché (14 AUD) pour un dormitory. C'est parfait.

Elkira Motel

65 Bath Street

Alice Springs

NT 0870

Australia

Ph +61-8-8952 1222

Fax +61-8-8953 1370
http://www.elkira.com.au

 

            Six mètres par quatre. Deux lits superposés contre un mur de briques apparentes. Il reste juste la place pour poser son sac à dos entre les lits, devant les chaussures. Sur chaque lit, un matelas, un drap, un oreiller, ton sac de couchage. Au plafond, deux néons. La porte est difficile à ouvrir et lourde à pousser.

            Je tire les rideaux de la fenêtre. Il n'y a pas de barreaux.

            Sommeil agité car ça glousse dans le couloir. Une heure du mat', j'ouvre un œil. Un gamin dort tout habillé transversalement au lit. Je me demande encore comment un freluquet si gringalet peut produire de tels ronflements. Les autres matelas sont vides. Deux heures du mat'. Les deux néons s'allument à cinquante centimètres de mes yeux. Quatre heures, je fais la connaissance du japonais qui aurait dû occuper le lit sous le mien, son chargeur de batterie étant branché juste à ma gauche et il pack pour rejoindre l'aéroport. Cinq heures du mat'. J'entends –

 

- 'Sonnneee, Sonnneee ...'

 

            Puis, plus rien, et des coups de plus en plus violents sur la porte. On appelle le troisième qui doit être en train de cuver ses XXXX et ses V.B.

 

- Sonnee, Sonnneee, Sonnny, Sony, ....

 

C'est un autre japonais qu'on appelle en tambourinant sur la porte. Le malheureux se lève finalement d'un bond, saute sur son sac et part laissant porte grande ouverte et lumière allumée. Il ratera son départ pour Uluru.

            La XXXX (prononcer 'four X', chaque X désignant une lettre de Beer) tout comme la Victoria Beer (prononcer veebee) sont des bières australiennes.

 

31/10/2002: Alice Springs – Leçon de Didgeridoo – Flyings Doctor – Lizard house

 

Petite explication sur le didgeridoo: C’est un instrument à vent utilisé par les aborigènes  pour accompagner des chants et les danses.

C’est une pièce de bois creuse coupée dans une branche d’eucalyptus creusée par les termites. L’embouchure de l’instrument est façonnée avec de la cire d’abeille.

Le son est produit par la vibration des lèvres en utilisant la technique de la respiration circulaire permettant d’inspirer tout en continuant à émettre un son.

 

 

Légende sur l’origine du didgeridoo

 

"Au commencement, tout était froid et sombre. Bur Buk Boon était en train de préparer du bois pour le feu afin d'apporter la protection de la chaleur et de la lumière à sa famille. Bur Buk Boon ajoutait du bois dans le feu lorsqu'il remarqua qu'une bûche était creuse et qu'une famille de termites était fort occupée à grignoter le bois tendre du centre de la bûche. Comme il ne voulait pas blesser les termites, Bur Buk Boon apporta la bûche creuse à sa bouche et commença à
souffler. Les termites furent projetées dans le ciel nocturne, formèrent les étoiles et la Voie Lactée et illuminèrent le paysage. Et pour la première fois le son du didgeridoo bénit Mère la Terre, la protégeant elle et tous les esprits du Dreamtime, avec ce son vibrant pour l'éternité..."

 

www.didgeridooworld.com

 

 

Ici, on les vend jusque dans les pharmacies. Je prends ma première leçon de l’instrument dans un magasin. Et les premiers essais à ma grande surprise sont faciles. Je produis un son ! reste le plus difficile: La respiration circulaire et la modulation rythmée qui fond tout le bonheur de   jouer cet instrument.

 

 

La Royal Flying Doctor Service a été fondé par le révérend John Flynn en 1928. Ce service  a été créé pour répondre aux problèmes liés aux distances et à l’absence de centres médicaux dans l’outback. L’homme a eu le génie de poser les bases d’un service de soins adaptés. Avion, télégraphe et service de volontaires, les fondations de l’équivalent d’une croix rouge australienne disposent aujourd’hui de 20 bases, 40 avions et couvrent les 2/3 du continent australien. Visite remarquable et on voit le centre radio en activité derrière une cloison vitrée.

http://www.swissrescue.ch/dossier/flying_doctor/flying_doctor.html

Ensuite, je me promène dans le Reptile center, sorte de réserve de reptiles du désert.  ou je peux toucher python, thorny devil, iguanes et dragons...  Brrr... Mais non, ces petites bêtes sont très sympas en fait.

 

1/11/2002: Alice Springs – Another day

            Mon didgeridoo de rêve est en iron bark trea, une des 700 sortes d’Eucalyptus poussant en Australie.

            C’est étonnant, les téléphones portables semblent tous fonctionner ici. J’e suis démuni mais j’ai vu une tchèque appeler sa famille à l’aide de son GSM !

 

2/11/2002: Alice Springs - Envol vers Darwin

 

Alice Springs à Darwin,      2 novembre a 11h30 Vol: QF724

                                                1306 km         1h55 d’avion

 

 

Darwin :        86 600 âmes

97% d’humidité

39 degrees at landing !

 

 

            Darwin, ville deux fois reconstruite, dévastée par les bombardements japonais durant la WW2, soufflée, le soir de Noël par le cyclone Tracy. La ville est moderne, jeune, cosmopolite, chaude et humide.

 

            Des extraits du petit crétin m’incitent à chercher un livre qui décrit génialement les catastrophes et l’ambiance de l’outback. Le testament de Nevil SHUTE ou A town like Alice en version originale.

 

            Le lendemain de Noël, la pluie commença a tomber…. Une pluie torrentielle, verticale sans fin, ….

 

            Je prends le bus vers le southern lodge hotel. A Superb backpacker brand new with a swiming pool !

 

 

-          You are lucky sir, you have been surclassed.

(Depuis que j’ai ma coupe millimétrique, ils ont substitué le mate par un sir)

 

-          Ok, let’s go for three night so...

 

 

Il fait bloody hot. I am melting, pouring, raining, … Je pleus Je vais visiter une des main attractions de la ville, le fish feeding sur l’aquascene du Doctor’s Gully. La mer bouillonne à marée haute de mulets, poissons chats, barramundi, milkfish long souvent de un mètre, et tout ce petit monde vient se nourrir dans la main.

      Sur le chemin du retour, on ne peut s'empecher de s'arreter pour admirer les arbres en fleur du botanic garden.

 

 

 

3/11/2002: Darwin

 

 

 

            C’est la première fois que je vois les M&M’s vendus dans des réfrigérateurs.

 

  

                             

 

G.P.O. de Darwin: Une enveloppe molletonnée contenant six lariam m’attend à la poste restante.

Je mange ce soir sur le warf un délicieux fish and ships du très gouteux barramundi et de  pomme de terres françaises. 

 

 

 

4/11/2002: Darwin

 

            Un orage terrible s'abat sur la ville. Le ciel est coupé en deux. Gris d’un coté et bleu de l’autre. La pluie tombe drue. Il est totalement impossible de sortir et je reste donc prisonnier de mon café internet.

            Je profite de ce moment pour valider mon nouveau nom de domaine www.alexistour.com. Merci à tous ceux qui m’ont aidé pour son choix. Ca fait un peu travelagency mais c’est simple, court et facile à retenir dans la plupart des langues.

             Les arbres sont à présent envahis d'une foultitude d'oiseaux qui font un vacarme extraordinaire.

 

 

 

5/11/2002: Envol vers Bali

 

            Darwin à Bali, 6 novembre a 22h50 Vol: QF131

            Je quite Darwin pour Denpasar, Bali. Seulement 900 touristes quotidiens sur les 9000 habituels du fait des récents attentats. Tous les jours, le gouvernement australien recommende de différer les départs sauf raison impérieuse. Mon avion est quasiment vide.  Une simple collation m’est servie avec des couverts en métal.

            J’arrive le soir et prend un taxi pour Kuta, endroit le plus simple pour réceptioner un second colis contenant médicaments, routards pour les prochains pays, biscuits français et divers cadeaux pour les enfants miséreux d’Asie ( crayons, masques, ballons en plastiques, …. ).

 

 

 

ET LA SUITE EN INDONESIE !!!

 

L’AUSTRALIE EN 13 SUBJECTIVITES :

 

            Pays:                                       JJJJJ    

            Population:                             JJJLL     

            Paysages:                               JJJJL    

            Alimentation:                          JJLLL     

            ‘Bon marché’ de la vie:         JJLLL

            Etat des transports:               JJJJJ

            Communication, Internet:      JJJJL     

            Propreté:                                JJJJJ    

            Envie d’y retourner :             JJJJJ    

            Villes préférées:                    Sydney, Bondi, Melbourne, Canberra

 

            Mots les plus entendus:        Cheers, mate, sir,

 

            Pas Glop:                                Cher !

 

            Glop Glop:                              Bondi Beach, Sydney, la caravane !     

 

            Impression générale:

            Regrets / Pas le temps:         Blue mountains, Brisbane, Perth